1.2.1 Nature des chocs les plus récurrents dans l’espace CEDEAO

Tout le débat sur l’instauration d’une union monétaire entre des pays de niveaux de développement différents tourne autour de la crainte des chocs asymétriques qui peuvent les affecter. La question de l’"optimalité" est appréhendée de façon implicite dans les approches se basant sur l’identification des chocs. L’hypothèse consiste à dire que plus faible est l’ampleur des chocs asymétriques plus élevé sera le degré d’optimalité de la zone.

Dans le cadre de l’unification monétaire européenne, de nombreux travaux ont été consacrés à l’étude de l’ampleur relative des chocs asymétriques réels auxquels les pays candidats sont exposés. Ces chocs étant non observables, leur appréciation a nécessité l’emploi de techniques statistiques et économétriques. Aujourd’hui la littérature foisonne de méthodes d’évaluation de ces chocs.

De par leur forte dépendance de l’extérieur, les économies ouest-africaines sont naturellement exposées à plusieurs types de chocs dont les plus importants et les plus récurrents sont les suivants : les variations des cours des matières premières exportées, les variations des cours des produits d’importations (notamment les denrées alimentaires, les biens d’équipements et les produits énergétiques), les variations du flux de l’aide (baisse, suspension pour manquement aux conditionnalités, …). Parmi les chocs d’origine interne, les chocs climatiques (sécheresse ou invasion de criquets pèlerins, dans la partie sahélienne, inondations des plaines rizicoles, dans la partie côtière,…) sont les plus probables et les plus préjudiciables compte tenu du poids de l’agriculture dans la composition du PIB.

Sans viser l’exhaustivité, nous étudions successivement : 1°) la variabilité des taux de change réels, 2°) le caractère symétrique (ou asymétrique) des chocs induits par les variations des termes de l’échange, 3°) le degré de synchronisation des cycles économiques des pays ouest-africains.