2.1 Convergence macroéconomique comme voie de création d’une union monétaire

La notion de "convergence" a été introduite en économie par Barro dans le but de vérifier si un processus de rattrapage était possible entre économies avancées et économies en retard de développement. Toutefois, soulignons que dans les travaux pionniers de Barro, la convergence portait sur les variables réelles des économies et non sur les variables nominales (ou conjoncturelles) qui sont supposées n’avoir pas une existence propre, c’est-à-dire qu’elles ne sont que le reflet des variables réelles.

Dans la terminologie des décideurs politiques et des experts des organisations régionales, la convergence revêt une autre signification. Pour eux, la convergence est synonyme de "coordination" ou de "cohérence" ou encore d’"harmonisation" des politiques macroéconomiques (Pisani-Ferry, 1999). Ces dernières portant essentiellement sur la gestion de variables conjoncturelles (inflation, taux d’intérêt, finances publiques, balance des paiements,…), il est donc tout naturel que la convergence ait un sens nominal dans ce cas.

L’approche en termes de "cohérence des politiques et des résultats macroéconomiques a fait son apparition dans le débat sur l’unification monétaire au début de la décennie 70143. L’essentiel des idées avancées par les tenants de cette approche a donné lieu à deux critères : la similarité (ou l’équivalence) des taux d’inflation au sein de l’espace unifié ou à unifier et de façon plus générique, l’homogénéité des préférences nationales en termes de gestion macroéconomique.

Notes
143.

Avant cette date le cadre d’analyse du débat était plutôt microéconomique.