a. L’égalisation des taux d’inflation est-elle indispensable pour créer une monnaie unique ?

Dans le débat théorique, l’égalisation des taux d’inflation, qui découle par d’ailleurs de la théorie de la parité des pouvoirs d’achat, est recherchée pour favoriser la formation d’un niveau général unique des prix au sein de la zone. La convergence des taux d’inflation favorise également l’équilibre des balances de paiements intra régionales bilatérales et/ou multilatérales. Ceci étant, il apparaît donc que des écarts d’inflation importants ne pourront pas être supportables longtemps entre pays membres d’une union monétaire. Car, si cela se produisait, les produits d’un pays membre ayant une productivité faible et un taux d’inflation élevé ne pourront pas supporter la concurrence du marché commun. L’objectif de convergence des taux d’inflation vers un seuil généralement faible vise à éviter que l’union monétaire à former ne souffre d’un biais d’inflation. L’objectif final étant de favoriser la croissance économique dans l’Union. En effet, une inflation moyenne (dans l’Union) faible améliore le pouvoir d’achat et permet des taux d’intérêt faibles. Le premier effet incite les agents à consommer et le second effet (combiné au premier) incite les entreprises à investir. La combinaison des deux effets stimule la croissance.

C’est pourquoi à Maastricht, l’attention a été plutôt portée sur les écarts d’inflation que sur le taux d’inflation (c’est-à-dire qu’on n’a pas visé un seuil précis). Mais quand même l’écart est apprécié par rapport, non pas à la moyenne zonale, mais à l’inflation du pays le plus performant en la matière (preuve de l’aversion des signataires du traité pour ce paramètre).