2.2 L’indépendance de la Banque centrale régionale comme gage de crédibilité

Antérieur à la révolution des "anticipations rationnelles", le débat classique sur les zones monétaires n’a pas abordé le cadre institutionnel de la politique monétaire des pays membres d’une union monétaire. Par contre, dans la construction de l’Union monétaire européenne, la question fut abondamment débattue tant dans la littérature économique que dans le débat public. Au cœur du débat, l’indépendance de la banque centrale régionale. Si bien que dans le traité instituant l’UEM, le principe de l’indépendance de la banque centrale régionale est expressément posé en ces termes: « Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés, ni la Banque centrale régionale, ni les banques centrales nationales ou un membre quelconque de ses organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter d’instructions des institutions ou organes communautaires ainsi que des gouvernements des Etats membres ou de tout autre organisme. Les institutions et organes communautaires ainsi que les gouvernements des Etats membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale régionale (art., 7 des statuts du SEBC». La CEDEAO a repris intégralement ce principe dans son projet de seconde zone monétaire entre ses membres hors zone franc. D’ores et déjà, il régissait largement le fonctionnement de la BCEAO. On peut donc s’attendre à ce qu’il en soit de même pour la Banque centrale régionale qui naîtra après la fusion de l’UEMOA et de la ZMAO. Quel est le fondement de ce principe? Quelle est la situation de l’Afrique de l’Ouest par rapport à ce principe?