1.1.1 Les positions doctrinales

a. La position d’inspiration keynésienne 

Cette position soutient qu’une action budgétaire volontariste est susceptible de stimuler l’activité économique d’un pays. Par exemple, lorsqu’un Etat est confronté à une situation de sous-emploi, il peut, par le jeu d’un effet multiplicateur167, soutenir la demande en augmentant ses dépenses qu’il finance par emprunt. Par ailleurs, la hausse du taux d’intérêt national qui en découle rend les titres nationaux plus intéressants. Ce qui va d’un côté, attirer des capitaux étrangers et de l’autre, conduire les résidents détenteurs de titres étrangers à les revendre et à acheter des titres nationaux. Cette entrée de devises peut, cependant, occasionner une appréciation de la monnaie nationale. C’est pourquoi l’Etat doit intervenir non seulement sur le marché des changes (pour assurer l’équilibre extérieur) mais aussi dans la gestion des taux d’intérêt (pour favoriser la croissance). Bref, à l’opposé de la fameuse « main invisible » d’A. Smith, la vision keynésienne milite en faveur d’une « main visible et active » de l’Etat.

Notes
167.

L’ordre de grandeur du multiplicateur keynésien se situerait entre 1,2 et 1,4 en France selon des estimations obtenues à l’aide de modèles économétriques. Autrement dit, une hausse des dépenses de 1 point de PIB entraîne à court terme une augmentation de l’ordre de 1,2 à 1,4 point de la production.