b. Quelques vérifications empiriques

Dans sa communication, lors du Colloque organisé par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget français (1990), De Grauwe a traité la question de la discipline budgétaire dans les unions monétaires. Il a relevé les observations suivantes :

L’auto-limitation du volume des déficits budgétaires au sein des unions monétaires doit trouver son explication dans l’interdiction de la monétisation de ces derniers, d’une part et dans le désir des Etats de donner une image positive aux marchés financiers, d’autre part. A l’exception de la République fédérale d’Allemagne182, c’est aux Etats membres qu’il appartient de déterminer librement les limites de leurs besoins d’emprunt. Aux Etats-Unis, De Grauwe remarque que la majorité des Etats ont inscrit dans leur constitution les limites des déficits budgétaires à ne pas dépasser. Une façon de rassurer les marchés financiers et espérer maintenir, en conséquence, les primes de risque à un niveau bas.

Tableau 4.1 : Déficit budgétaire des Etats membres d’une union monétaire (en % des revenus)
  Moyenne Le moins élevé Le plus élevé
Etats-Unis (1985) 10,9 11,8 -25,4
Allemagne fédérale (1987) -6,4 -2,4 -14,8
Canada (1982) - 13,8 -13,6
Suisse (1986) 1,3 3,4 -11,5
CE (1986) -10,1 5,7 -26,1

Source : Lamfallussy (1989) cité par De Grauwe (1990).

Notes
182.

Dans cette fédération, le gouvernement fédéral avait le droit de fixer les limites les besoins d’emprunt des Länder en accord avec leurs députés.