1.2.3 La nécessité d’assurer une coordination des politiques budgétaires nationales

La notion de coordination a connu une évolution sémantique. A l’origine, elle renvoyait à des discussions plus ou moins épisodiques sous forme de forums, de réunions,…, entre autorités politiques et/ou entre autorités monétaires d’un espace géographique sur des questions de politique économique. Les points de vue échangés n’étaient ni formalisés, ni contraignants. Les développements récents de la théorie économique a restreint le sens de cette notion en l’assimilant à une formalisation et à une négociation des politiques économiques à suivre. Dans les unions monétaires, la coordination revêt une importance encore plus marquée à cause des externalités qui s’exercent au travers l’unicité du taux d’intérêt, du taux de change et de la balance courante. Dans un tel espace, compte tenu de ces externalités, des politiques économiques et plus précisément des politiques budgétaires non coordonnées peuvent se révéler sous optimales pour l’union dans son ensemble. Toutefois, selon le rapport Emerson, il n’y aurait pas de raison précise justifiant une coordination au quotidien. Celle-ci ne serait nécessaire que dans certaines circonstances, notamment pour une meilleure répartition des coûts de certaines mesures budgétaires correctrices (les bénéfices ayant le caractère de biens collectifs) et pour éviter des niveaux de déficits susceptibles d’exercer des pressions sur la banque centrale régionale.