b. La coordination budgétaire comme moyen de préservation des orientations monétaires de la banque centrale communautaire

La question du policy-mix exige également une coordination des politiques budgétaires. En effet, une autre caractéristique d’une union monétaire est la coexistence d’une politique monétaire centralisée et des politiques budgétaires décentralisées. Ce bicéphalisme ne doit pas, cependant, conduire à une indépendance. Pour obtenir un policy-mix cohérent et efficient, une coordination de la politique monétaire et des politiques budgétaires est nécessaire et ce pour les raisons particulières suivantes :

• pour éviter que la Banque centrale communautaire ne soit obligée de relever fortement ses taux directeurs. Car, dans une Union monétaire c’est l’évolution de l’inflation, de l’écart de production ou de la dette publique agrégée qui contraint la Banque centrale commune à réagir ;
• en cas de récession forte et persistante au sein de l’union, sans coordination et en raison des comportements opportunistes, les Etats risquent de se mettre dans une position attentiste. Aucun ne désirant engager des mesures qui profitent à tous mais dont il serait le seul à supporter les coûts. Une coordination des politiques budgétaires avec implication de la Banque centrale communautaire pourrait limiter l’impact sur les taux d’intérêt et le taux de change de la monnaie communautaire ;
• enfin, en cas de choc asymétrique sévère, laisser le pays affecté seul prendre des mesures de relance nous ramène via les externalités aux effets décrits supra, à savoir stimulation de l’activité économique chez les partenaire à travers l’accroissement des importations du pays initiateur de la relance, hausse des taux d’intérêt et de la valeur de la monnaie de la zone et ainsi de suite. Pour atténuer les effets négatifs (les deux derniers) tout en améliorant le premier (hausse de la demande des produits des partenaires), une coordination est nécessaire afin que les politiques budgétaires prises par le pays touché par le choc ne soient pas en contradiction avec celles qui sont en cours dans les pays partenaires de l’union. Ceci aura l’avantage également d’éviter de contraindre la Banque centrale à infléchir sa ligne de conduite.