2.2 Eléments d’un scénario de transition alternatif

La voie qui est préconisée ici part d’un constat simple : lorsque la constitution d’une force militaire régionale s’est avérée nécessaire (en l’occurrence l’ECOMOG), le droit est revenu au Nigeria (pour toutes les raisons qu’on a évoquées) d’assurer le commandement et de fournir l’essentiel de la logistique et de l’effectif. Dans un projet de création d’une union monétaire régionale, le rôle de chef de file doit revenir normalement à l’UEMOA, pour son expérience en la matière278. C’est une question de logique et de pragmatisme.

Au regard des divers obstacles soulignés tant sur le plan théorique que sur le plan technique (c’est-à-dire de la faisabilité), une transition vers une union monétaire ne peut réussir en Afrique de l’Ouest que si elle s’appuie sur une monnaie extérieure de référence (pour ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent adhérer à l’UEMOA) et/ou sur l’UEMOA. Une création ex-nihilo d’une union monétaire n’est pas possible dans cette région (même dans le cas de l’UEM européenne, nous avons vu le rôle important de "pays-référence" joué par l’Allemagne). L’UEMOA pourrait jouer ce rôle. Un processus d’unification monétaire en Afrique de l’Ouest doit commencer par le retrait de l’UEMOA des accords de coopération avec la France.

Notes
278.

Et ce conformément à cet adage très connu qui dit, « A tout seigneur tout honneur ».