Introduction

Le protocole de Londres reconnaît en février 1830 que la Grèce est un pays indépendant et il la met sous la protection des trois Puissances Protectrices : la France, la Grande Bretagne et la Russie. En 1832, la Grèce est proclamée monarchie héréditaire avec la signature des trois Puissances Protectrices. Les frontières du jeune pays sont très restreintes pendant cette époque : elles couvrent tout juste 47.5 milliers de km² et incluent les périphéries et les départements que nous appelons aujourd’hui la Vieille Grèce 1.

L’administration s’est tout de suite préoccupée de la question du siège du gouvernement. Parallèlement des discordes éclatent par les articles de presse entre plusieurs villes souhaitant revendiquer ce rôle2. Les deux villes qui ont le dessus sont Corinthe et Athènes. Corinthe, ville du Péloponnèse, est synonyme tout d’abord de la continuation du rôle souverain du Péloponnèse (participation importante lors de la Guerre d’Indépendance), alors que cette région centrale de la Grèce agglomère un nœud d’axes routiers et se trouve entre deux mers. La ville d’Athènes ne complète aucun de ces critères. C’est le poids de l’histoire et du symbolisme qui est lié à son nom qui lui rapporte la victoire.

En 1834 la Ville d’Athènes est donc proclamée capitale du jeune Etat grec. Lors de cette période Athènes n’est donc qu’une petite « cité » couverte de ruines, détruite par la guerre et presque désertée par ses habitants, alors que sa surface ne couvre que 1.27 km2. Les premiers voyageurs qui arrivent en ville pleins d’espoirs et d’enthousiasme parce qu’ils souhaitent admirer de près l’Acropole ne cachent pas leur déception devant ce qu’ils aperçoivent. Cependant cette image va progressivement changer. Les Guides étrangers vers la fin du XIXe siècle l’évoquent en tant que « ville européenne », alors qu’aux débuts du XXe siècle, dans le Guide qui a été publié pour les jeux Olympiques de 1906, Athènes est caractérisée comme « la ville blanche », car l’utilisation du marbre blanc est très répandue pour couvrir les façades des bâtiments publics et privés. En 1910 la surface de la capitale couvre environ 20km². Derrière ce développement urbain se cache l’accroissement de la population de la ville : en 1834 elle regroupe tout juste 1% de la population totale du pays, quand en 1907 elle regroupe 6% de la population totale mais aussi 40% du total de la population urbaine.

Notes
1.

Il s’agit des périphéries actuelles : Péloponnèse, Attique, Grèce continentale, Eubée, le département de Cyclades et les îles de Sporades.

2.

Entre elles : Nauplie (jusqu’alors capitale), Egine (première capitale), Mégare, Tripoli.