Au début du XIXe siècle Athènes était encore dans l’empire ottoman. Il s’agissait d’une petite ville d’environ 12.00043 habitants. Le plan de la ville a été dessiné par Fauvel à la fin du XVIIIe siècle, sous les ordres du gouvernement français. A l’époque Fauvel était le consul français à Athènes. La ville présentée sur ce plan couvre une surface de 1.270 hectares44 et est entourée des remparts de Hasékis45. Ces remparts contournaient la région habitée mais aussi des étendues non construites, surtout vers le Nord, le Nord-Est et l’Est. En effet dans ces zones les rempares s’élevaient à 100-300 mètres des habitations. Les habitants cultivaient les étendues restées libres entre les habitations et les remparts46. Ludwig Ross la décrit comme « une petite ville, de 6 à 8.000 habitants, entrecoupée par des rues étroites et diagonales, avec des potagers et des cours dans la région de la pente est et aux pieds de l’Aréopage et de l’Acropole. A l’Ouest, elle s’étendait jusqu’au Palais royal actuel, puis s’étirait au Sud-Est jusqu’à la porte d’Hadrien et du côté de l’ancien théâtre, au bas du côté sud de l’Acropole »47.
Source : Louis François Sébastien Fauvel, Plan d’Athènes, Guillaume Antoine Olivier, Atlas pour servir au voyage dans l’Empire Ottoman…, Paris, année 9 (1800/1 – 1807), Bibliothèque Gennadios in Ekaterini Koumarianou, Athènes. La ville-les hommes. Récits et témoignages. XIIe-XIXe siècle, Athènes, éditions Potamos, 2005, p.227.
John Cam Hobhouse48, qui visite Athènes en 1810 environ, note qu’il a fait « le tour des remparts en marchant d’un pas vif en 47 minutes » ce qui peut donner une idée du périmètre et de la taille même de la ville. Dans la suite de la description de ses impressions sur la ville, il donne par ailleurs les éléments suivants: « On estime le nombre d’habitations à Athènes entre 1.220 et 1.300 ; 400 de ces maisons environ sont habitées par des Turcs et le reste par des Grecs et des Albanais, ces derniers habitant dans 300 environ de ces maisons. Il existe aussi 7 à 8 familles françaises sous la protection du Consul français. Ces maisons ne sont ni bien construites, ni spacieuses, au contraire de celles des riches Grecs d’Ioannina ou de Lévadie, et les rues sont étroites et irrégulières. Beaucoup de ces rues sont bordées des deux côtés par des passages élevés tellement larges que les rues sont transformées en une sorte d’allée sale. Le bazar [...] est loin d’être riche en denrées, mais il y a assez de cafés, où le plus souvent s’amassent les Turcs les plus paresseux qui s’amusent en jouant aux échecs et en fumant des narguilés ».
Lila Leontidou, Les villes de silence, Athènes-Pirée, 1909-1940, Athènes, éditions Banque Hellénique de Croissance Industrielle – Fondation culturelle et technologique,1989, p.47.
C. Biris soutient qu’à l’intérieur du mur la superficie du « pays d’Athènes » est de 1.163 hectares, dont 772 sont habités. Cette vieille ville, si nous la transposons à la ville actuelle, arrivait jusqu’à la rue Thrassilou, Aishinou, Pittakou, Lekka, Praxitelous, Evripidou, Sarri, jusqu’à l’église des Agioi Assomati, au Théssio et à l’Aréopage. C. Biris, Athènes du XIX e au XX e siècle, Athènes, Editions Melissa, 1995 (b’), p.19.
Les remparts Hasékis ont été construits en 1778 sous le commandant principal Hatzi Ali Hasseki pour contrer les attaques des Albanais. Pour une grande partie ils reprennent la fortification de Thémistocle et se maintiennent jusqu’à ce qu’Athènes devienne capitale de la Grèce. Ils députaient devant l’Acropole et passaient par l’actuelle place de Théssio, la région des Agioi Assomati, arrivaient vers la région de la place Koumoundourou actuelle, et continuaient vers la rue Evripidou, traversaient la rue Socratous et la rue Athinas et arrivaient à la rue Sofokleous. Par la suite ils longeaient la place Klathmonos, pour arriver jusqu’à la rue Amalias au pont d’Hadrien et de là ile se dirigeaient vers le coin de la rue Macriyiannis et le théâtre d’Hérode, où ils tournaient vers le Nord et arrivaient de nouveau à l’Acropole. C. Biris, 1995, p.10-14.
Dimitrios Eginitis, « Plan de la ville », in Athènes, Encyclopédie Moderne Eleftheroudakis, Athènes, éditions Ν. Nikas & Cie, 1927, p.320-321.
Ludwig Ross, archéologue allemand. Il a été le premier professeur d’archéologie nommé à l’Université d’Athènes en 1837. In Ekaterini Koumarianou, Athènes. La ville-les hommes. Récits et témoignages. XII e -XIX e siècle, Athènes, éditions Potamos, 2005, p.311.
Anglais, homme politique et savant, ami de Lord Byron, in E. Koumarianou, 2005, p.196.