3. Les travaux d’infrastructures

Pendant tout le XIXe siècle la capitale grecque doit faire face à des problèmes importants qui resteront sans issue, même jusqu’au début du XXe siècle : l’absence d’un réseau d’approvisionnement en eau qui couvre les besoins des habitants et la poussière des rues. D’ailleurs, de grandes épidémies de fièvre typhoïde (pour les années 1849, 1853, 1854, 1880 et en 1881) et de diarrhée (la période 1876 – 1884)84 ont souvent touché la capitale.

Lors des premières décennies du XIXe siècle, la ville tire son approvisionnement en eau de puits privés ou publics, de fontaines publiques dont le débit variait, selon les saisons, mais aussi des sources et des fleuves Illissos, Eridanos et Kifissos85. Dans les maisons, l’approvisionnement en eau n’était possible que grâce à des puits. Cependant, le fait que dans les régions habitées la surface du sol soit engorgée des filtrats des égouts ce qui rendait cette eau dangereuse pour la santé86. Les quelques canalisations et citernes qui existaient étaient anciennes, et avaient un sérieux besoin de restauration et de maintenance. La communauté réussit à réunir un certain montant pour la restauration de l’aqueduc. Ils le font par le biais d’une collecte auprès des habitants, augmenté de la donation de Paparrigopoulos et d’un prêt accordé par le Gouvernement87. En octobre 1834 finalement, la Commission des constructions se charge de la réalisation des travaux88. Les années suivantes la municipalité tenta d’augmenter la quantité de l’eau et le nombre des fontaines publiques par différentes réparations, sans que ces efforts ne fournissent de résultat particulièrement remarquable. En 1839, St. Kleanthis avec I. Eslin, Verthaim et Th. Ralli ont proposé la mise en place d’une compagnie spécifique : la Compagnie des Eaux d’Athènes. Cependant le conseil municipal considéra que l’échange avec cette compagnie serait une «abominable spéculation » et rejeta toute proposition.

Malgré les fréquentes réparations auxquelles participait la Municipalité, le système d’égouts de la capitale n’était pas en meilleure situation que le système d’approvisionnement en eau. La vieille ville était la seule qui avait des égouts sou terrains dès les temps anciens. Lors de la décennie 1850, et alors certaines rues commençaient à être construites, un grand égout voûté a été construit sur la rue Stadiou (1857), de la rue Voukourestiou vers la rue Iktinou, en traversant la rue du Jardin du Peuple89.

A la fin des années 1834, la rue Eolou a été tracée et ouverte, ainsi que ses rues adjacentes, les rues Ermou et Athinas, et le mur d’Hasékis a été démoli. A la même période on ouvre la rue vers le Pirée, achevée en 1836. Par la suite sont aménagées la rue Adrianou et les autres rues autour de l’Agora. Cependant, une vingtaine d’années plus tard, la plupart des rues n’étaient pas encore praticables. Un don de 50.000 francs français du bienfaiteur Michail Tossitsas et de 30.000 de la reine Amélie a permis au Gouvernement de commencer les travaux. Les premières rues construites sont celles qui rayonnent autour du site archéologique de l’Acropole et pour leur revêtement, a été utilisé le système Mac Adam. Ensuite, sont construites les rues principales de la région Nord-Ouest et Nord–Est de la ville. Finalement les places Syntagma, Klathmonos, Omonia et de Varvakio sont-elles aussi pourvues en dégagements90.

Enfin, notons que l’éclairage de la capitale se faisait avec des lanternes à huile jusqu’à la fin des années 1860. Lors des premières années il n’y avait pas plus de 15 lanternes, qui avaient été pendues aux endroits de la ville les plus importants, et qui étaient allumés et surveillés par la police. En 1840 elles ont augmenté pour atteindre les 80, dont seulement les 20 cependant étaient allumées lors des nuits de lune. E. About note d’ailleurs vers 1854 : « Si l’almanach fraude ou la lune se cache, il est permis aux Athéniens de se briser dans le noir »91.

Notes
84.

Clon Stéphanos, « La Grèce au point de vue naturel, ethnologique, anthropologique, démographique et médical », Extrait du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, Paris, Masson, 1884.

85.

Eftihia Nestoridou, « Le problème d’approvisionnement en eau et les premières études », in Journal Kathimerini, Sept Jours, L’approvisionnement en eau d’Athènes, 24 mars 2002.

86.

C. Biris, 1995, p.55.

87.

C. Biris, 1995, p.55.

88.

Le témoignage de Christopher Wordsworth, voyageur et topographe anglais, provoque surprise; Il note en effet, après sa visite à Athènes vers 1835 : « L’approvisionnement en eau de la ville de l’ancien aqueduc est abondante et de très bonne qualité ». In E. Koumarianou, 2005, p.337.

89.

C. Biris, 1995, p.102.

90.

C. Biris, 1995, p.102.

91.

Edmond About, La Grèce contemporaine, Athènes, éditions Tolidi, p.260.