5. « Transport et Marins »

Dans cette catégorie nous avons classé –en harmonie absolue avec celle du recensement de 1907-les cochers, les charretiers, les porteurs, les canotiers, les hommes de la marine commerciale et les employés du tramway et du chemin de fer⁴³¹. D’ailleurs ces derniers apparaissent uniquement lors de la dernière période (1899-1902). Le nombre des cochers dans les actes de décès du service de l’état civil augmente d’une période à l’autre. Plus en détail : à 55 lors de la première période, ils sont 67 lors de la deuxième période pour arriver finalement à 70 personnes à la fin du XIXe siècle⁴³². Ce résultat s’oppose aux tableaux des recensements qui présentent la catégorie des cochers en plein déclin alors que d’autres sources⁴³³ nous montrent que leur nombre augmente pour atteindre les 250 au début du siècle. Peut être que ceci montre que les personnes employées dans le transport constituent une population mobile qui échappe parfois aux méthodes de recensement, ou bien que ces personnes exercent aussi un deuxième métier, et que ce soit ce dernier qu’ils déclarent, ou peut être ils se « cachent » dans la catégorie des « industriels » ou des « ouvriers ». Bien évidement, les sources utilisées ne permettent pas la distinction entre les propriétaires des voitures et les conducteurs.

Elie Cabrol qui a visité la capitale en 1889 est vraiment intéressé par les cochers ; il les décrit et conseille les futurs visiteurs présomptifs d’Athènes.

‘« …Je signale une particularité curieuse du service des voitures de place: MM les cochers ne savent pas lire ; ils sont incapables de déchiffrer les noms des rues et les numéros des maisons. En revanche, ils ont de la mémoire et connaissent admirablement la ville et même presque tous les noms des habitants. Quand on les prend, on est obligé de leur dire : « Menez-moi telle rue, dans la maison qu’habite monsieur tel, qui est marchand, artisan, député, banquier, militaire etc. » et ils vous y conduisent sans broncher. Il s’ensuit qu’un étranger, même parlant le grec, mais ne connaissant pas à fond la ville, est forcement obligé d’avoir recours à un intermédiaire pour les courses les plus simples. Quant aux prix des voitures, ils sont plus élevés qu’à Paris et à Londres »⁴³⁴.’

Dans les archives du notaire il existe 21 contrats de location de voitures. Dans ce contrat il est toujours décrit le type de voiture (landau, victoria, vis-à-vis), le nombre de chevaux et leur âge. Le coût de la location varie de façon importante, même s’il s’agit de biens apparemment identiques. Ainsi, une carriole à deux roues et un cheval de 10 ans se louent en 1889 dans les 3.8₤ et en 1906 vers les 2.2₤. Peut être qu’elle était considérée dépassée vu que celles à 4 roues étaient déjà très répandues. Cependant, lors de la même année –en 1906-, deux voitures de type Landau avec 2 chevaux entre 7 et 8 ans sont louées par deux propriétaires différents à 2.6₤ l’une et l’autre à 7₤.

Même s’il est difficile de tirer des conclusions de ces contrats, le tableau qui suit indique les prix moyens de la location d’une voiture selon le nombre de chevaux qui sont inclus dans la location.

Des contrats de vente de chevaux lors des années 1905-1907⁴³⁵ il semble que la valeur d’un cheval s’élève entre 16 et 29₤⁴³⁶.

Enfin, il existe 22 contrats par le biais desquels les cochers louent des étables. Ces étables se trouvent au sein de la ville même (dans le quartier de Metaxourgio c’est-à-dire à proximité de l’usine de gaz à éclairage) et dans le quartier de Vathia, (c’est-à-dire à côté de la place d’Omonia) ou bien dans des faubourgs agricoles du dème comme Patissia ou Sepolia. Le prix moyen du loyer s’élève à 1.9₤ par mois. Comme dans le cas des jardiniers, les cochers ont la possibilité d’habiter une pièce annexée à l’étable.