1. Les bas revenus

Quatre personnes sur dix (156 sur 403), possèdent un bien immobilier dont la valeur locative mensuelle n’atteint pas plus de 2₤, somme qui correspond au salaire moyen d’un employé de commerce. Dans 35% des cas les revenus de cette catégorie viennent de la location de petits champs. Dans le reste des cas nous rencontrons des locations de boutiques et de maisons mais aussi de chambres. Il s’agit de biens immobiliers qui se trouvent principalement (58%) dans des faubourgs de la capitale. Le reste de biens immobiliers se trouve dans de nouveaux quartiers (par exemple celui de Pefkakia, dans la nouvelle partie de la ville). Il est rare que le propriétaire possède plus d’un bien immobilier.

Les jardiniers et/ou les ouvriers agricoles peuvent aussi compléter leurs salaires grâce à l’exploitation des arbres fruitiers des terrains dont ils sont locataires ou où ils sont embauchés.

Dans les archives de Vouzikis on trouve des actes de vente du lait et du moût. Le revenu mensuel de la vente du lait d’une vache pour la période de 1889-1909 s’élève de 0.5₤ (12 drachmes) à 1.1₤ (35 drachmes). En 1891 une vache laitière vaut 27₤ (875 drachmes)544 (amortissement en deux 2 ans environ). Le revenu moyen mensuel provenant de la vente de lait d’un mouton était en 1909 de 0.03₤ (1 drachme) environ alors que l’achat d’un mouton était de 0.6₤ (16 drachmes)545. Le lait est livré au client deux fois par jour (matin et soir) et le producteur se fait payer à la fin de chaque semaine. Au contraire, lorsqu’il s’agit du moût, le paiement se fait entre 3 et 11 mois avant la réception (toujours en septembre) du produit. Le client prépayait donc la production. La moyenne des revenus mensuels venant de la vente d’une demi-tonne de moût est de 0.12₤ (4 drachmes) en 1887 alors qu’elle double en 1890, elle s’élève donc à 0.3₤ (8 drachmes)546.

On s’arrêtera sur les ouvriers qui sont propriétaires des biens fonciers et on donnera quelques exemples. Le premier cas concerne un fabricant de cigarettes. Il loue en 1889547 à un vendeur de tabac, habitant de l’île d’Egine, une maison sur l’île, ce qui lui rapporte 30 drachmes par mois (1₤) : somme équivalente au salaire d’un serviteur. Dans le deuxième cas il s’agit d’un casseur de cailloux 548 , propriétaire d’une maison dans le quartier de Metaxourgio (tout près de l’ex Filature de soie). Lors de la période 1906-1909 la location de l’étage de la maison à un typographe lui garantit 45 drachmes par mois (1.7₤). Enfin il y a aussi le cas de Anagnostis A., maçon549, qui loue en 1888 à un caissier du tram hippomobile, une maison à côté de l’Eglise Anglicane de la rue Péta, au centre de la ville. Cette location apporte au maçon 1.9₤ (60 drachmes) par mois. Notons cependant que la durée de la location est d’à peine de 5 mois.

Notes
544.

Acte notarié no 5.088 du 13 août 1891.

545.

Acte notarié no 23.986 du 29 mai 1909.

546.

Notons que 6 vendeurs de lait sur 10 déclarent qu’ils sont jardiniers alors que 5 vendeurs de moût sur 6 se déclarent agriculteurs.

547.

Acte notarié no 3.193 du 1 novembre 1889.

548.

Actes notariés n o21.234 du 20 juin 1906, no 22.359 du 12 août 1907, no 23.270 du 25 juillet 1908 et no 24.130 du 8 août 1909.

549.

Acte notarié no 1.333 du 18 mars 1888.