4. Les sages-femmes

Avec le Décret Royal du 13 mai 1834 est institué le Conseil médical, composé par le Président et 6 membres : quatre médecins et deux pharmaciens. Ce Conseil est chargé entre autres d’examiner et de délivrer les autorisations d’exercer aux médecins, pharmaciens, dentistes, vétérinaires et aux sages-femmes. Bien entendu, les sages-femmes n’ont pas de niveau d’études universitaires vu que d’une part il n’y avait pas d’école enseignant leur discipline et que de l’autre les femmes n’étaient pas acceptées à l’université. Cependant leur école était hébergée dans l’hôpital des accouchements (fondé en 1838⁶⁴⁹ pour servir les femmes sans ressources). Les candidates étaient instruites pendant un an en vue d’obtenir le diplôme de sage femme, avec un semestre de pratique. Lors de la période 1872-1903, 768 élèves sont sorties de l’hôpital des accouchements et 631 (82%) d’entre elles ont reçu leur diplôme⁶⁵⁰.

Nous trouvons peu de sages femmes dans les actes de décès du Service de l’Etat Civil. Dans l’ensemble de notre période, seulement 11 meurent au sein de la capitale. Ce qui semble caractériser ces femmes, c’est un âge moyen au décès : 56 ans. Il semble que le niveau de vie de ces femmes ainsi que les cours d’hygiène qu’elles suivent à l’hôpital des accouchements ont contribué à une vie bien plus longue que le reste des femmes pratiquant un métier. 80% de ces femmes sont veuves quand elles décèdent.

Dans le guide d’Igglessis en 1905, sont enregistrées 87 sages femmes. La plupart d’entre elles (40%) résident dans des rues proches de la place d’Omonia, c’est-à-dire à proximité de l’hôpital des accouchements qui se trouve à cette époque sur la rue Sokratous au numéro 60. Les autres sont localisées surtout près de la place de Syntagma (16%), dans le quartier de Neapoli (16%) mais aussi dans le quartier de Plaka (18%).

Nous trouvons deux maisons près de la place d’Omonia qui sont louées par des sages femmes mais le montant du loyer qu’elles payent diffère assez. Il s’agit de Ekaterini K., veuve de Michail qui en 1891 loue un appartement en rez-de-chaussée à la place Eleftherias contre 1.7£ par mois et de Irini P. qui en 1909 loue d’un médecin un appartement sur la rue Deligeorgi pour une somme de 7£ par mois.