Dénombrements, mouvements et résultats statistiques de recensements de la population

Le premier dénombrement de la population grecque date de la période de Capodistria et il a été effectué à Athènes en 1824. L’inventaire de la population qui suit, cette fois du total du pays tel qu’il est délimité à l’époque, est effectué quelques années plus tard, en 1828. Il se trouve, selon la correspondance de Capodistria, que le Gouverneur procède à ce dénombrement dans le but de déposer les données qui en résultent entre les mains des représentants des Puissances Protectrices. Il ne s’agit pas d’un recensement mais d’un simple dénombrement pour compter le nombre d’habitants des régions libérées, c’est-à-dire de la Grèce Continentale, d’Eubée, du Péloponnèse et des Cyclades. Parallèlement il tente de rassembler des données pour calculer rétrospectivement la population du Pays en 1821. La méthode suivie pour ce premier dénombrement n’est pas connue. D’ailleurs les données numériques obtenues ne sont pas précises à cause des conditions sous lesquelles vivait la Grèce à cette époque. D’ailleurs, dans ce dénombrement sont incluses des régions qui après le traité de Constantinople sont passés à la domination ottomane alors qu’il manque des régions qui plus tard font partie de la Grèce libérée –par exemple la Grèce Continentale ou les îles).

C’est vers cette période (1829 – 1830), c’est-à-dire bien avant que la Grèce soit proclamée pays indépendant, qu’une autre recherche sur la population est menée par la mission scientifique française qui suit l’armée du général Maison lors de son expédition au Péloponnèse. Les données numériques de cette recherche se trouvent dans l’ouvrage de nature plutôt géographique de Bory de Saint-Vincent « Expédition Scientifique de la Morée », Paris, Strasbourg, 1831-1839⁷⁰⁸. Cet enregistrement est effectué sous la surveillance directe de statisticiens qui cadrent la mission militaire. Ils se sont rendus dans les régions habitées du Péloponnèse et ils ont rassemblé les données statistiques⁷⁰⁹.

Deux ans plus tard, c’est-à-dire à la fin de l’année 1832, une nouvelle étude sur la population est réalisée mais nous ne connaissons d’elle que ses données numériques.