Les années du roi Georges Ier

La circulaire publiée par le Ministère de l’Intérieur en 1870 (22/3.3.1870) déterminait que le 2 mai 1870 commencerait un nouveau recensement qui durerait 15 jours. De ce recensement ont été exclus les soldats, les hommes de la marine militaire et d’arsenal, les prisons, les monastères, les hôtels, l’asile des incurables etc. qui ont été recensés par leurs commandants, patrons ou directeurs, et aussi les hommes de la marine commerciale qui ont été recensés par les autorités du port.

À l’exception des hommes de la marine commerciale, encore une fois le recensement est basé sur la population réelle. Les éléments demandés étaient le nom et le prénom, le sexe, l’âge, l’état civil, le niveau d’instruction, la profession, la langue parlée, la religion, la commune et la nationalité des étrangers. En plus, est noté le nombre des constructions, des bâtiments et des maisons.

Le recensement suivant a eu lieu neuf années plus tard, le 15 avril 1879, et a duré sept jours. Pour les habitants d’Athènes et du Pirée, pour la deuxième fois on a utilisé le bulletin familial, mais cette fois il est rempli par une commission. Les militaires ont été recensés par leurs supérieurs, les marins et les pêcheurs par les autorités du port, les marins qui au moment du recensement voyageaient à l’étranger par les autorités du port duquel ils étaient partis et les collectivités par leurs patrons. Pour la première fois, l’exploitation statistique des données a été faite par le Ministère.

Dix ans plus tard, le 16 avril 1889, un recensement est encore effectué, qui inclut les régions de la Thessalie et d’Epire, annexées en 1881. C’est la première fois que le recensement dure un seul jour et que le bulletin familial est utilisé dans toutes les régions (rempli par les familles cette fois). Mais l’exploitation statistique des données n’a pas été achevée. Ainsi, on dispose seulement des résultats concernant le total de la population légale et réelle.

En 1896, il y a eu un nouvel effort pour recenser les habitants du pays mais aussi des Grecs résidant à l’étranger. Pour la première fois on décide d’utiliser des bulletins individuels. Les éléments demandés étaient le nom et le prénom, le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, la citoyenneté, la commune, la religion et la profession. Mais un incendie a détruit toutes les données avant que le traitement ne soit fini. Ainsi on dispose seulement des tableaux de la population réelle groupée par sous-préfectures, communes, villes et villages parce que ces résultats ont été publiés avant l’incident.

Le 27 octobre 1907, le recensement est réalisé avec des bulletins individuels. Les renseignements demandés étaient nom et prénom, âge, état civil, niveau d’instruction, religion, langue. Les villes et villages du pays ont été regroupés par départements spécialement pour le recensement et des ingénieurs ont rédigé des croquis de chaque département pour faciliter le travail des fonctionnaires.

Ce recensement de 1907 est le premier à être considéré comme scientifique et moderne. En plus, c’est la première fois que les autorités ont utilisé de la publicité pour convaincre la population sur l’utilité du recensement en disant que le succès du recensement était un projet d’importance nationale.

Pour la période étudiée, on dispose donc des résultats de recensements publiés suivants :

• 1861 : brochure conservée à la bibliothèque de la Banque de Grèce (ΛΔ/19, 1861).
• 1870 : brochure conservée à la bibliothèque de la Banque de Grèce (ΛΔ/19, 1870).
• 1879 : brochure conservée à la bibliothèque de la Banque de Grèce (ΛΔ/20, 1879).
• 1889 : brochure conservée à la bibliothèque de la Banque de Grèce (ΛΔ/20, 1889) et à la bibliothèque de l’Office National de Statistique de Grèce.
• 1896 : brochure conservée à la bibliothèque à la Bibliothèque du Parlement.
• 1907 : brochure conservée à la bibliothèque de l’Office National de Statistique de Grèce.

L’article 41 du décret royal définit en 1836 que tous les mois de janvier les maires doivent constituer des tableaux avec les naissances, les mariages et les décès de l’année précédente afin de les envoyer à la circonscription administrative à laquelle ils appartenaient. Les gouverneurs à leur tour doivent transmettre ces tableaux au ministère de l’Intérieur. Logiquement, cet article semble constituer le début de la publication de tableaux sur les mouvements de population⁷¹⁵. Selon les premières circulaires, les informations de ces tableaux sont puisées des livres du Service de l’Etat civil. En réalité ils sont réalisés selon les enregistrements des naissances, des mariages et des décès effectués par les prêtres au sein de leur paroisse. En 1860 environ, pour homogénéiser ces notes, le ministère de l’Intérieur envoie des catalogues afin que l’enregistrement des informations se fasse systématiquement. Tous les trois mois les prêtres doivent communiquer aux maires le nombre de naissances, de mariages et de décès dans leur paroisse. Ceux-ci à leur tour font des tableaux en se basant sur ces données et les envoient aux éparques. Ces derniers constituent un tableau pour leur éparchie et l’envoient à leur tour aux Nomarques. Enfin, le bureau de l’Economie Nationale, où sont rassemblés les tableaux, construit des tableaux pour le total du pays. Ces tableaux commencent à être publiés dans des tomes spéciaux en 1860, par nomarchies, éparchies et dèmes jusqu’en 1885, sauf en 1862 et en 1863. Dans ces publications il y a aussi des tableaux avec le mouvement annuel des naissances, des mariages et des décès. Par ailleurs il y a des tableaux avec le mouvement mensuel des naissances et des décès (malheureusement pas des mariages), avec la distribution des sexes dans les naissances, ainsi qu’avec l’âge et le sexe des personnes décédées.

Source : Athènes et ses environs, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1890 (Bibliothèque municipale de Lyon).