2.1. Eléments d’analyse

L’analyse des transcriptions fait apparaître des apports principalement dans trois champs, celui de la maîtrise de la langue française, de la lecture d’images de l’éveil aux langues,. Elle atteste de compétences métalinguistiques des enfants.

2.1.1. La maîtrise de la langue et l’écoute

L’activité sur les illustrations a servi de préparation à l’activité d’écoute : les enfants, à partir d’indices visuels, nomment la situation en place, décrivent les relations entre les personnages. Dans une première étape en petits groupes, les enfants commencent par montrer des éléments, puis les nomment et les associent à des actions :

48.E : i rigolent

49.E : elle va sauter sur un matelas

50.E : qu’est ce que c’est écrit là ?

51.E : qu’est ce que c’est écrit ?

52.EN : qu’est ce qu’ils sont en train de se raconter ?

53.E : où elle est la maîtresse ?

54.E : sûrement devant le tableau

Dans une seconde étape, plusieurs enfants choisissent une photographie ou une image qu’ils présentent au grand groupe. Progressivement, ils réussissent à imaginer les énoncés que pourraient faire les personnages des photographies, soit sous forme indirecte :

‘63. Edgar : ils sont en train de se dire eh ben si on s’accrochait à à l’oisseau on pourrait voler et y en a un autre qui est en train de téléphoner pour dire à son copain qu’il y a un super beau oisseau ’

Soit à la fois en identifiant la situation de communication et en proposant les énoncés possibles :

85.Mehdi : c’est des africains il donne un paquet de cigarettes à l’autre et il dit « tiens c’est pour toi »

86.M : est-ce que tu veux nous dire autre chose Mehdi ?

87.EN : et l’autre qu’est ce qu’il peut dire ?

88.Mehdi : merci

Les situations de communication sont identifiées : l’achat d’une place de spectacle, l’entretien entre une directrice d’école et un parent d’élève,… Quelquefois la lecture d’images est brouillée par un contexte personnel trop envahissant - une enfant dont la mère est enceinte imagine à propos d’une image représentant une famille attablée pour un repas : « Il fait des bêtises et son papa il le gronde et sa maman elle attend un bébé » ou le déplacement du centre d’intérêt des enfants : à propos d’une photographie représentant des enfants en train de déballer des cadeaux, les élèves ne cherchent plus à deviner les propos échangés mais le contenu des paquets : « peut-être…. Un petit train ».

L’étape suivante, l’activité d’écoute d’extraits télévisuels, amène les enfants à débattre pour préciser les activités et décrire les objets. Une confusion apparaît entre le récepteur (ordinateur ou téléviseur), le support (DVD ou cassette vidéo, la production visuelle (film), le type de document et sa fonction (référentielle, narrative ou autre) et le destinataire du document (enfants, adultes, tout public). A la question « que regardez-vous à la télévision ? », un enfant répond « des informations et des cassettes ». Confusion également, peu étonnante de la part d’enfants de quatre-cinq ans, entre la langue du document et le lieu de l’action :

96. E : le foot anglais (…)

103. E : le foot d’Allemagne

La séance conclusive permet d’amener les enfants à formuler avec précision ce qui a été fait au cours de ces séances. Spontanément, ils disent d’abord avoir « regardé » des cassettes, puis les avoir « écoutées » (tour 432), et avoir « essayé de deviner qui c’était » (tour 444).