Les métaphores par détermination

Ce type de métaphores dans lequel les deux éléments s’articulent autour de la préposition « de », et à un degré moindre autour de la préposition « à », semble fréquent dans l’œuvre aragonienne. En effet, « l’image lexicale avec un complément déterminatif apparaît comme un procédé générateur d’entités hétéroclites –« disconvenantes »- est en fait indissociable de la poétique surréaliste. Le poète travaille dans le champ de la nomination pour construire poétiquement un monde différent, un monde nouveau » 106 . Cette prééminence s’explique en partie par un emploi particulier et original de la métaphore, d’autant plus qu’elle retrace la force de la révolte aragonienne, associant parfois deux réalités aussi éloignées que possible. Le schéma syntaxique de la métaphore créée par la préposition « de » n’obéit pas à un ordre canonique. La structure : thème de phore (N1 de N2) se trouve parfois renversée pour devenir phore de thème (N2 de N1). La préposition « de » est apte à souligner une relation de coexistence et de réunion entre les deux éléments rapprochés. Nous essayerons alors de partir des différentes variations de métaphores soulignées par la préposition « de », qui « indique en même temps une relation de chair ou de matière commune, et d’appartenance » 107 , pour déboucher sur les composantes des déterminations secondaires, et enfin, sur une distinction des diverses valeurs stylistiques de métaphores fondées principalement sur cette préposition.

Notes
106.

G. DESSONS, Introduction à l’analyse du poème, Nathan, 2000, p77.

107.

D. DUCROS, Lecture et analyse du poème, Paris, Armand Colin 1996, p.132.