Refus des conventions romanesques

Le roman ne s’est pas effacé définitivement, malgré l’interdit qui lui pèse. Au contraire, il a pu se reconstituer sous une nouvelle forme, celle du récit en prose, mise en place par Aragon et Soupault, mais aussi par Crevel, Desnos, voire Breton, afin de détourner cet interdit, mais encore pour élaborer un roman qui s’adapte aux normes de l’esthétique surréaliste. En conséquence, l’annulation du réalisme dans le roman surréaliste s’affiche suivant un ensemble de lignes directives, d’autant plus que Breton exclut catégoriquement de toute œuvre surréaliste les conventions fondamentales du roman. Il s’agit principalement des indications de la vraisemblance, de la psychologie des personnages et du déroulement de l’action romanesque. Par conséquent, nous tenterons d’expliciter chacun de ces points et de discerner les arguments à l’origine de la position de Breton, essentiellement en choisissant des exemples où nous relevons des figures métaphoriques.