Découvrir la pluralité des femmes

La volonté surréaliste d’accéder à l’infini féminin aboutit à une quête démesurée, à une mise en lumière infinie des différents aspects de cet être indéfinissable, dans le but de discerner sa réalité et ses particularités, et pour finalement esquisser le portrait d’une femme unique, capable de faire naître l’Amour. Nous proposons, dans cette perspective, d’analyser cette métaphore :

‘Enviable sort vulgaire, il dénouera désormais tout le long du jour l’arc-en-ciel de la pudeur des femmes […].’ ‘(« Le Passage de l’Opéra », Le paysan de Paris, p.50)’

L’« arc-en-ciel de la pudeur des femmes » est une métaphore in praesentia, déterminative dans laquelle la préposition « de » opère une relation de qualification entre le thème, « la pudeur des femmes » et le phore, « l’arc-en-ciel ». Les deux éléments se caractérisent par plusieurs qualités communes, telle que la diversité, comme celle des femmes, aussi nombreuses que différentes, sans oublier de noter aussi la pluralité des couleurs de ce phénomène naturel qui reflète la beauté des créatures féminines, aussi bien que leur inaccessibilité. Il faut également signaler l’antéposition du phore qui sert à valoriser les qualités attribuées au thème. D’un autre point de vue, l’emploi du verbe « dénouer » révèle une autre image, dans laquelle cet arc imaginaire s’est identifié à un ouvrage de fils que le poète se propose de délier, dans le but de percer le mystère et les secrets féminins.

De surcroît, si les surréalistes distinguent deux représentations de la femme : la femme fatale et la femme enfant, Aragon étale une infinité de visages féminins que nous exposerons dans ce qui suit.