La femme mauvaise

Nous avons déjà discerné plusieurs visages positifs de la femme, évoqués par les surréalistes, mais il est temps de mettre en valeur les représentations de la femme dangereuse et mauvaise qui combine à la fois la laideur, la menace et l’énigme. Nous proposons cet exemple :

La dame du comptoir sourit molle à Arthur et relève ses bas J’ai vu ses genoux hiboux poux.

(« Au café du commerce », Ecritures Automatiques, p.147)

Tandis que toutes les créatures féminines déjà présentées par Aragon se caractérisent par la beauté et la grandeur, s’assimilant de cette manière à la nature féerique, il ne se défend pas de dresser un portrait répugnant de ce même être, en rapprochant une partie de son corps, « ses genoux », aux animaux les plus ignobles, « hiboux » et « poux », pour qu’il le prive ainsi de son caractère humain.