Comme le déclare J. Michelet, la « Nature les fait sorcières. » - C’est le génie propre à la Femme et à son tempérament. Elle naît Fée. Par le retour régulier de l’exaltation, elle est Sibylle. Par l’amour, elle est Magicienne. Par sa finesse, sa malice (souvent fantasque et bienfaisante), elle est Sorcière et fait le sort, du moins endort, trompe le maux » 698 . La femme, dans l’univers surréaliste, peut être également la sorcière, dotée de pouvoirs bénéfiques ou maléfiques, mais elle ne peut exister que parce qu’elle fait partie du monde des rêves et des merveilles, surgie de l’imagination poétique, tel que dans cet extrait :
‘Elle grandit. Déjà l’apparence du ciel est altérée de cette croissante magicienne. Les comètes tombent dans les verres à cause du désordre de ses cheveux.’ ‘(« Le Sentiment de la Nature aux Buttes-Chaumont », Le Paysan de Paris, p.208)’La magicienne d’Aragon est grandiose, au point qu’elle domine tout l’espace, sans nuire à l’homme, qui se trouve prosterné face aux pouvoirs magiques de la femme célébrée.
J. MICHELET, « La Sorcière », La Femme Surréaliste, Obliques n° 14-15, dirigé par Roger Borderie, Paris, éd. Borderie 1977, p.39.