Le passage est un lieu de métamorphoses

Le passage est représenté également comme un lieu de métamorphoses, comme l’indique cet extrait :

‘On voit dans les galeries à leurs changeantes lueurs qui vont de la clarté du sépulcre à l’ombre de la volupté de délicieuses filles servant l’un et l’autre cultes avec de provoquants mouvements de hanches et le retroussis aigu du sourire.’ ‘(Le paysan de Paris)*’

Sous le regard fasciné des surréalistes, Paris se métamorphose, envahi particulièrement par une végétation exotique, dont la provenance est un ailleurs lointain, mais aussi l’imagerie onirique de l’enfance. Dans cette perspective, les passages dévoileront nettement certains aspects spécifiques de cette ville rendue végétale. Cependant, cette transformation est principalement commandée par l’eau qui, sous la forme du liquide glauque des aquariums, modifie la représentation que les surréalistes avaient de la capitale, en amplifiant, comme sous une lentille grossissante, ses qualités et ses défauts, ses merveilles et ses horreurs. En effet, classé parmi les lieux obsessionnels de l’auteur, le passage représente la sinuosité, la circularité et la communicabilité qui marquent le monde intime du héros aragonien.