2. La conduite automobile

Conduire un véhicule semble être une activité tout à fait ordinaire et, pour beaucoup, il s’agit d’une tâche banale et routinière requérant peu de ressources attentionnelles et pouvant être largement automatisée. Meulemans présente, dans le premier chapitre d’un ouvrage consacré à la rééducation des fonctions exécutives , les différentes approches et modèles théoriques du fonctionnement exécutif. Il explique que des déficits des fonctions exécutives peuvent passer inaperçus dans les activités quotidiennes car elles sont automatisées et « réalisées sans y prêter particulièrement attention [comme] faire sa toilette, se préparer une tasse de café, conduire sa voiture » . Nous pensons au contraire que l’activité de conduite n’est pas une activité si simple, qu’elle requiert bien plus de ressources cognitives et exécutives que lors de la préparation d’une tasse de café et que les difficultés des patients à continuer à conduire sont bien souvent sous-estimées. Nous verrons au cours de cette seconde section que la conduite automobile est une activité complexe qui requiert la mise en place d’automatismes cognitifs, mais qui reste la plupart du temps une activité sous forte contrainte attentionnelle. Nous présenterons d’abord les définitions présentes dans la littérature au sujet de la conduite automobile puis nous nous intéresserons aux processus cognitifs et surtout aux processus exécutifs qu’elle implique. Enfin, nous présenterons le cadre théorique proposé par Brouwer qui a modélisé l’activité de conduite par une approche neuropsychologique permettant d’expliquer certains faits observés en conduite automobile dans le vieillissement normal ainsi que dans le vieillissement pathologique.