2.1. Qu’est ce que « Conduire » ?

Conduire, c’est tout d’abord effectuer un déplacement dirigé vers un but, dans un environnement en perpétuelle évolution, ce déplacement étant soumis à des contraintes pratiques, comme le respect du code de la route . La conduite est également soumise à des règles explicites et implicites de gestion des actions et exige de la part du conducteur le contrôle et la maîtrise de son véhicule dans un environnement qui se modifie très rapidement . Cette tâche qui semble a priori banale et routinière est en fait une activité très complexe qui implique en permanence des processus perceptivo-cognitifs de bas niveau, comme la vision ou l’audition, des processus de plus haut niveau, tels que l’attention ou la mémoire mais aussi, et surtout, des processus de très haut niveau, tels que les fonctions exécutives, le raisonnement, le jugement ou la prise de décision . De plus, la caractéristique principale de la conduite est que le sujet doit en permanence basculer de processus de bas niveau à des processus de plus haut niveau.

Vouloir définir le concept de conduite automobile nous amène donc rapidement à concevoir cette activité dans le cadre du fonctionnement cognitif et de la neuropsychologie. En effet, on commence depuis quelques années à s’intéresser aux déficits de la vie quotidienne chez les patients et notamment aux problèmes liés à l’autonomie. La possibilité de conduire renvoie donc également à la notion sociale d’indépendance et d’autonomie. La section suivante va s’attacher à présenter les aspects cognitifs de cette activité en partant des processus de bas niveau et en s’attardant plus particulièrement sur les processus les plus importants étudiés dans le cadre de ce travail de recherche, les processus exécutifs.