2.2. Déficits cognitifs et conduite dans la maladie d'Alzheimer

Dans une étude récente, Uc et al.ont analysé le lien qui pouvait exister entre les déficits cognitifs de patients avec maladie d'Alzheimer et le nombre de comportements dangereux et de collisions par l’arrière en situation de conduite sur simulateur. Les résultats montrent que 89% des patients (contre 65% des âgés contrôles) ont un comportement dangereux lorsqu’ils arrivent en intersection avec un véhicule devant eux qui s’arrête soudainement. Ce comportement dangereux se traduisait soit par un ralentissement très marqué, disproportionné (avec risque d’être percuté par un troisième véhicule derrière le conducteur-sujet), soit par une déviation de la trajectoire sans vérifications sécuritaires ou une collision avec le véhicule à l’arrêt. De plus, les auteurs ont montré que les performances aux tests de perception visuo-spatiale, d’attention, de mémoire verbale et visuelle, de vitesse de traitement et de fonctionnement exécutif étaient significativement corrélées avec le nombre de comportements dangereux en conduite. Cette étude montre donc que les déficits cognitifs de la maladie d'Alzheimer qui peuvent avoir des conséquences sur la conduite sont variés. Nous présenterons d’abord brièvement le rôle des fonctions visuo-attentionnelles et attentionnelles, puis nous nous focaliserons plus longuement sur le rôle du fonctionnement exécutif. La majorité des études présentées dans cette partie ont pour but de proposer des évaluations de plus en plus précises de la conduite, soit à partir d’évaluations sur route, en simulateur, soit à partir de batteries de tests psychologiques. Peu d’études se sont focalisées sur une meilleure compréhension des déficits pour améliorer les évaluations. Nous reviendrons sur ce problème méthodologique dans la présentation de notre problématique.