1.2. Mise à jour

En ce qui concerne la composante de mise à jour des informations en mémoire de travail, notre étude apporte des éléments complémentaires concernant cette fonction. En effet, à notre connaissance, peu d’études se sont spécifiquement intéressées au vieillissement de cette composante. Nos résultats indiquent que les adultes âgés ont présenté un ralentissement des temps de réponse dans l’épreuve de mise à jour, mais seulement lorsque la demande en mise à jour était importante, c'est-à-dire à partir de n = 2. En effet, lorsque les participants devaient retenir uniquement l’item présenté à l’essai n et celui présenté juste avant (essai n - 1), les différences entre jeunes et âgés n’étaient pas significatives et les âgés ne produisaient pas plus d’erreurs que les jeunes. Avec un paradigme semblable, Van der Linden et al.ont également montré que lorsque que la demande en mise à jour était peu importante, les âgés étaient aussi performants que les jeunes et ce n’était que lorsque la demande en mise à jour augmentait, que les performances des âgés étaient dégradées par rapport à celles des participants jeunes.

Une étude récente a également montré que les participants âgés présentaient des difficultés de conscience autonoétique (capacité à revivre mentalement son passé ou à se projeter dans l’avenir) et que ces difficultés étaient spécifiquement liées à des déficits exécutifs dans la mise à jour des informations en mémoire de travail. Ces auteurs se sont en effet placés dans le même cadre théorique que le nôtre, celui de Miyake et al., et ont réalisé des analyses de régression. Ces analyses indiquent que seules les différences de performances en mise à jour pouvaient expliquer les différences de performances à la tâche de mesure de la conscience autonoétique.

Par ailleurs, notre hypothèse va également dans le sens de celle proposée par Hartman et al.  : le vieillissement cognitif normal implique une détérioration du système de mise à jour, sans que cela soit expliqué par un ralentissement cognitif généralisé. Ajoutons également que ces mêmes auteurs précisent que le déficit en mise à jour ne peut pas être expliqué par un déficit en inhibition seulement. L’analyse de régression que nous avons réalisée sur la variable de mise à jour confirme ces résultats et indique que la composante de mise à jour est indépendante des deux autres composantes exécutives et ne dépend pas de la vitesse de traitement.