1.2. Mise à Jour

La composante de mise à jour des informations en mémoire de travail apparaît également comme une fonction dégradée dès les stades précoces de la maladie d'Alzheimer. Ce résultat est également particulièrement intéressant puisque, à notre connaissance, peu d’études se sont spécifiquement intéressées avant celle-ci aux déficits particuliers de la mise à jour dans les stades précoces de la maladie d'Alzheimer. Nos résultats sur la tâche de n-back indiquent que les patients ont des performances significativement moins bonnes que celles des participants âgés à la condition n = 2, que ce soit en termes de rapidité ou en termes d’exactitude des réponses. Borgo et al.avaient également montré des difficultés pour des patients avec maladie d'Alzheimer à mettre à jour et maintenir des informations en mémoire de travail. Cependant, la tâche qu’ils avaient utilisée était beaucoup plus complexe que la nôtre et impliquait une composante d’inhibition très forte. En effet, la tâche du participant consistait à retenir des listes de mots parmi lesquels les auteurs faisaient varier le nombre de mots à retenir et le nombre de mots à ignorer. La composante d’inhibition des informations était donc fortement impliquée et cette tâche pouvait se rapprocher d’une tâche d’oubli dirigé. Nos résultats, obtenus à partir de la tâche de n-back plus simple et plus pure pour mesurer la mise à jour du contenu de la mémoire de travail, indiquent que cette composante est bien atteinte dans le vieillissement pathologique. De plus, l’analyse de régression que nous avons réalisée sur cette composante indique que les différences de performances entre patients et participants âgés ne peuvent pas être expliquées uniquement par des déficits d’inhibition. La mise à jour n’est donc pas une « sous composante » de l’inhibition. Ce résultat, qui avait été montré dans le vieillissement normal est donc renforcé par les résultats obtenus par le groupe de patients en stade débutant de maladie d'Alzheimer.