L’entrée des pays Arabes dans l’ère spatiale s’effectua par l’adhésion financière au satellite, à savoir, l’International Télécommunication Satellite Consortium qui, étant une sorte d’organisation administrative et financière, donna naissance peu après, à l’International Télécommunication Satellite Organisation INTELSAT. C’est l’Algérie73 qui a, la première, utilisé l’INTELSAT pour canaux à utilisation interne74. Puis de plus en plus de pays arabes y ont adhéré par nécessité, puisque la technologie très avancée dans le domaine de la télécommunication par satellite, était devenue une priorité dans le monde de la communication de la radio et de la télévision.
La détérioration de la situation politique dans le monde arabe et notamment après la défaite face à Israël en juin 1967, a amené les ministres de la communication des paysarabes à se réunir en Tunisie (Benzert) afin de se concerter sur la création d’une commission régulière de l’information arabe qui aurait deux missions75, autrement dit,
À partir de ce moment-là, les efforts ont été concentrés de part et d’autre pour développer ce secteur. En février 1969, à Khartoum, au Soudan, lors d’une réunion tenue par l’union des radios arabes, l’utilisation des satellites pour la diffusion radiophonique et télévisuelle a été décidée, à travers diverses méthodes :
En février 1970, l’union des radios arabes s’est réunie en Jordanie, afin de créer une commission chargée de l’administration des télécommunications avec les organisations mondiales. Celle-ci a décidé :
En Décembre 1970, à la demande des pays arabes77 l’UNESCO, en collaboration avec l’union internationale de la télécommunication, ainsi que l’union des radios arabes ont permis au monde arabe l’utilisation de la communication par satellite pour le développement national78 .
En 1971, l’assemblée générale de l’Union Arabe, réunie à Bagdad, lança l’idée de l’importance de l’adoption, de la part de tous les pays arabes, de la décision du projet de la télévision à travers le satellite, dans un but à la fois culturel, éducatif et informatif ; l’Union Arabe a également précisé l’importance de l’appliquer dans un futur proche.
En février 1972, lors de la tournée de l’union des radios arabes en Syrie, chaque pays de l’union a décidé d’un projet et a déposé une demande officielle auprès du programme des Nations Unies pour le développement, afin de bénéficier des réseaux satellitaires mondiaux disponibles, ou de ceux qui sont à réaliser au moyen des réseaux terrestres des chaînes télévisées arabes avoisinantes, raccordées aux réseaux des pays européens les plus proches. Il en a résulté la création, par le secrétariat général, d’un bureau arabe spécialisé dans la recherche satellitaire.
Les pays arabes ont reçu, à la fin de cette même année, la seconde mission de l’“UNESCO” dans le but de poursuivre l’étude de leur capacité à créer un réseau de télécommunications satellitaires.
L’évolution positive des événements qu’ont connue les pays arabes (en particulier la victoire arabe à la guerre d’octobre 1973) et le développement du marché mondial des hydrocarbures ont favorisé la mis en place du projet de l’espace arabe.
Le projet du raccordement terrestre des réseaux de télécommunication entre les pays arabes et les pays avoisinants a connu une grande activité à travers des opérations pour intégrer les réseaux internationaux. Des pays arabes, tel que, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ont été reliés à l’Eurovision d’où la création du réseau MAGHREBVISION. Par ailleurs, 15 pays arabes ont fait partie du réseau INTELSAT International Télécommunication Satellite Organisation. De plus, le Yémen et la Syrie ont été reliés au réseau soviétique INTERSPOTNEC79.
En 1974, une commission mixte composée de l’union des radios des pays arabes et de l’union arabe du transport de la télécommunication (avec et sans fil) a envisagé de créer une société arabe dont le but était de rassembler toute information concernant le projet satellitaire et de réaliser ceux en rapport avec les réseaux terrestres, à l’aide de l’Union internationale du transport (avec et sans fil).
En aout 1975, les pays arabes ont accueilli la 3ème mission de la commission de l’UNESCO,qui a présenté une étude complète sur la possibilité de ces pays d’utiliser l’espace de la commission géométrique mixte des télécommunications lors de la réunion qui s’est tenue à Amman, en Jordanie.
L’année suivante, les pays arabes ont décidé, d’une manière pratique, de l’utilisation d’un satellite arabe au service de la télécommunication, de l’information, de la culture et de l’éducation, destiné aussi à d’autres services.
Il en a résulté la création d’une société de télécommunication spatiale, nommée ARABSAT ; cette société est libre et travaille avec l’union des pays arabes. Chacun d’eux participe à sa gestion (voir graphique n° 4)80, et elle a libre accès aux affaires d’un point de vue tant légal qu’administratif et financier ; en outre, elle prend toutes les décisions concernant les contrats et toute procédure légale81.
Riad, capitale du Royaume d’Arabie Saoudite a été choisie comme bureau principal pour cette entreprise avec des bureaux représentatifs dans chaque pays membre.
Les principaux objectifs de cette entreprise visent à :
T –n°6 Les parts de financement pour ARABSAT 82 | |||
N° | Nom de l’État | Les parts bénéficiaires pour chaque État 83 | |
1M$ | % | ||
1 | Arabie Saoudite | 26,2 | 26,20% |
2 | Libye | 18,5 | 18,50% |
3 | Egypte | 10,4 | 10,40% |
4 | Koweït | 8,3 | 8,30% |
5 | Emirats Arabes Unis | 6,6 | 6,60% |
6 | Liban | 6,3 | 6,30% |
7 | Qatar | 5 | 5% |
8 | Bahreïn | 4 | 4% |
9 | Jordanie | 3,3 | 3,30% |
10 | Irak | 2,6 | 2,60% |
11 | Soudan | 2,1 | 2,10% |
12 | Syrie | 1,7 | 1,70% |
13 | Sultanat d'Oman | 1 | 1% |
14 | Algérie | 0,9 | 0,90% |
15 | Yémen | 0,7 | 0,70% |
16 | Yémen Al-Shibuya | 0,6 | 0,60% |
17 | Tunisie | 0,6 | 0,60% |
18 | Royaume du Maroc | 0,5 | 0,50% |
19 | Somalie | 0,3 | 0,30% |
20 | Mauritanie | 0,2 | 0,20% |
21 | Palestine | 0,2 | 0,20% |
12 pays ont adhéré à cette organisation : Algérie, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Maroc, Arabie Saoudite, Soudan, Syrie, Tunisie, Émiratie Arabe Unis. Un seul siège a été accordé et le taux de participation légitime des pays arabes de 1.77%.
KANDIL Hamdi, Télécommunication par satellite, organisation générale du livre, Égypte, 1985, p15, 96.
Union des radios arabes, utilisation de l’espace dans l’éducation et le développement des pays arabes, série d’étude et de recherche radiophonique, Égypte, 1973 p.p.117-118.
DJAMAL Racim Mohamed, Communication et média dans le monde arabe , Centre des études de l’union arabe, Liban, Beyrouth, août 1991, p.p. 279-284.
Maroc, Algérie, Irak, Koweït, Égypte, Soudan. En considérant la situation géographique de ces pays sur la carte du monde arabe on constate qu’elle couvre l’extrême Ouest ainsi : que l’extrême Est et la partie centrale du territoire.
Union des radios arabes, l’utilisation de l’espace pour l’éducation et le développement dans les pays arabes , Série d’études et de recherches radiophoniques, le Caire, Égypte, 1973, p120.
KANDIL Hamdi, Télécommunication de l’espace, Edition de l’organisation égyptienne générale du livre, le Caire, Égypte, 1985p, p.p. 72-95.
Taux de participation des pays arabes dans le capital avec le découpage du Yémen actuel en République arabe yéménite et République du Yémen démocratique et populaire ; ce taux est calculé selon le capital du réseau évalué à Cent millions de dollars. Voir également le tableau n°6 dans, pp 84-85.
Revue d’affaire arabe, revues de l’union des pays arabes et les organisations arabes spécialisées, n°29, Juillet 1983, p.p.267-296.
http://www.arabsat.com
KANDIL Hamdi, Télécommunication de l’espace, Edition de l’organisation égyptienne générale du livre, le Caire, Égypte, 1985p, p.p. 72-95.