6.2.1 Position d’acceptation

Cette position s’est concrétisée dans le fait que la majorité des gouvernements arabes ont évité de prendre des positions précises contre la diffusion et la réception satellite. Le tableau de la page n°100 montre que la plupart des états arabes n’ont proposé aucune loi pour gérer le domaine de la télévision par satellite et cela non pas parce que leurs gouvernements ne pouvaient prendre de telles mesures.

Au contraire, le phénomène est lié à un ensemble de considérations axées sur la réalité d’une diffusion venue d’ailleurs par rapport aux missions devant être réalisés au niveau mondial.

D’un autre côté, il faut savoir si ces états qui détiennent les rênes des champs de l’information, sont opposés ou non aux stratégies de ces chaînes et connaitre leurs influences possibles, localement ou mondialement. D’autre part encore, il faut aussi savoir s’il existe, dans l’espace arabe, des puissances locales officielles ou populaires qui voient dans cette nouveauté, un moyen pour manifester leur existence et exercer une influence dans leurs propres sociétés117 .

En outre, l’on trouve parmi ce courant d’acceptation, des voix favorables à une intégration totale à cette nouvelle donne en empruntant le pas des pays développés techniquement et industriellement afin de combler le fossé civilisationnel existant entre l’occident et le monde arabe118.

En effet, la société arabe, à cause du déficit du discours communicatif officiel, de son incapacité à assurer les besoins de la population en matière d’information moderne ou encore pour sortir du vide intellectuel et culturel causé par les médias officiels, est propice à cette opération.

De plus, une certaine conviction que le progrès et la modernisation espérés se réalisent avec cette intégration (ou fusion), existe ; certains vont encore plus loin en affirmant que ce développement dans l’information porte secours aux arabes ainsi qu’aux autres pays en voie de développement et permet de les débarrasser de leur retard dans tous les domaines, particulièrement dans celui de la communication119.

Notes
117.

ABDELLAH Abdelkhalek, dépendance et dépendance culturelle, futur arabe, n°83, janvier, 1996.

118.

ZAKI NADJIB Mahmoud,  Notre culture face à l’époque, Beyrouth, Liban, Édition Dar Echark, 1979, p 201.

119.

SAÂB Hacene,  échec de la continuité civilisationnelle de l’information : vers une agence arabe internationale de l’information , Beyrouth, Liban, 1981, d’après ALDJAMAL Racim Mohamed,  Communication et média dans le monde arabe , Centre des Études de l’Union Arabe, Liban, Beyrouth, 2ème édition, février 2001, p 256.