Conclusion 

Notre sujet de recherche intitulé « la télévision par satellite dans le monde arabe » est composée de trois grandes parties, à travers lesquelles nous avons tenté d’analyser la situation des médias dans le monde, pour nous intéresser plus précisément au cas de la Syrie.

Notre intérêt a donc porté sur l’apparition de cette technologie dans ce pays, la vitesse de sa propagation, sa relation avec le téléspectateur syrien et surtout son impact sur lui.

La première partie de la recherche, est surtout d’ordre technique et théorique. Il s’agit de faire une présentation quelque peu succincte et aussi exhaustive que possible de la technologie de l’information en abordant différents points tels que les différents modes de transmission de la télévision, son évolution à travers les âges par l’utilisation de techniques de plus en plus développés.

Dans la seconde partie du travail qui traite de la télévision par satellite dans le monde arabe, cinq grands thèmes y sont abordés. Il est question du droit à la communication et de la liberté de la presse dans le monde arabe ; de la diffusion hertzienne et de ses différentes étapes ; de la diffusion par satellite, sa naissance, son évolution, son réseau et la nature de ses services ; de l’influence de l’évolution technique sur la télévision arabe et de la diffusion satellitaire étrangère destinée au monde arabe.

Sur cette question précisément, sujette capitale de notre travail de recherche, de nombreux points sont traités. Nous y abordons les caractéristiques de cette diffusion étrangère ; les points de vue de la société arabe à ce sujet : rejet, acceptation ou juste interaction mais aussi et surtout son influence sur l’ordre politique des événements. À cet effet justement, il parait évident, d’après l’analyse des faits établis, que les pouvoirs politiques arabes, jusque là très fermés à toute intrusion médiatique étrangère pour protéger leur  puissance et leur pouvoir de dictateurs sur le peuple, se sont vus contraints, face à cet essor considérable de la technologie qui est parvenue et s’est imposée jusque chez eux, à s’ouvrir au monde des médias et au pluralisme, dans tous les sens du mot.

La troisième partie de la recherche, la plus importante du travail, est l’étude sur terrain. Nous y donnons d’abord, une petite présentation historique, géographique, sociale et politique de la Syrie, pour situer quelque peu le sujet dans son contexte. Il s’agit ensuite de décrire la méthodologie de travail suivie, les soucis rencontrés, le questionnaire établi et l’échantillon choisi sur lequel tout le travail s’est basé.

En second lieu, il est question d’analyser la parabole en tant que phénomène de consommation et donc d’en donner les raisons, les fréquences, l’impact sur le consommateur et le comportement de celui-ci face à cela, et ce, à tous les plans. Il s’agit aussi de connaître les différentes chaînes regardées, leur classement, leur utilité ; d’analyser le rapport du téléspectateur syrien avec la chaîne satellitaire syrienne et enfin de tirer les avantages et les inconvénients de cette diversité médiatique.

Partant d’une introduction générale pour aborder le thème choisi, utilisant une méthodologie précise pour aboutir aux conclusions à analyser, nous basant sur un questionnaire établi et prédéfini, nous nous sommes appuyés sur une source bibliographique composée d’ouvrages, de revues, d’articles de presse ou d’émissions télévisées. Nous avons estimé nécessaire, pour plus d’exhaustivité, d’accompagner notre travail de recherche, d’un certain nombre d’annexes, tableaux et statistiques, émanant d’institutions officielles arabes et internationales.

Ce travail de recherche s’est donc donné comme objectif de décrire, comprendre puis analyser la situation de la diffusion par satellite en Syrie.

Selon notre étude, ce phénomène de consommation a vu le jour depuis plusieurs années déjà mais les statistiques établies sur la base de l’échantillon choisi, montrent que plus de 80% de ses composants, possèdent la parabole depuis plus de deux ans. Ce moyen de communication, ce mode d’information est devenu avec le temps, indispensable chez le consommateur syrien d’autant plus qu’il s’est rendu compte, que la chaîne locale terrestre était incapable de suivre l’évolution des événements aussi bien culturels, que sociaux ou politiques dans le monde. Le besoin de se référer à d’autres chaînes et à d’autres programmes, émanant d’autres pays, donc d’autres sources, s’est imposé, d’où le besoin de la parabole.

C’est donc l’incapacité des médias locaux et précisément, de la chaîne de télévision locale syrienne, de répondre aux besoins de ses téléspectateurs et à forger en eux une maturité et une personnalité dignes, qu’ils se retrouvent à suivre et à subir, souvent aveuglément, tout ce qui vient d’ailleurs.

Les statistiques établies montrent que le téléspectateur syrien passe plus de trois heures par jour, souvent seul et retiré, face à l’écran à suivre divers programmes, à analyser des évènements locaux ou internationaux, et à vouloir se faire une idée sur tout ce qui se passe dans le monde, grâce aux multiples chaînes réceptionnées chez lui.

Bien que beaucoup de programmes d’ordre politique et d’information soient suivis, il est à noter que les émissions à caractère religieux gagnent de plus en plus de terrain en Syrie, en raison du discours politique, critique et controversé, des médias étrangers sur le monde arabe. Cela s’est surtout senti après les évènements du 11 septembre 2001, lorsque la religion musulmane s’est vue rejetée violement et critiquée de partout et par tous, notamment, par les États-Unis qui ont vite lancé une campagne d’intoxication et de mauvaise publicité, sur l’Islam, aussi violente qu’abusive et erronée.

La langue officielle de la Syrie étant l’arabe, les chaînes qui y sont les plus regardées sont donc arabophones et peu de gens regardent les chaînes qui émettent en langue étrangère, l’anglais en première position.

Malgré la multitude des stations existantes à travers tous les satellites, on remarque l’absence de chaînes spécialisées dans le domaine de la femme et de l’enfant, mise à part certaines (Haya, Space Toon) qui restent en deçà des attentes du téléspectateur.

L’arrivée de la parabole en Syrie, la réception de ces multiples chaînes et la diversité ainsi que l’abondance des programmes regardés dans tous les foyers, a contribué pour beaucoup, à la maturité du téléspectateur syrien et sa prise de conscience de la situation chez lui et dans le monde, tout en mettant fin à la «dictature » sur l’information exercée et imposée avant par l’institution étatique.

Malgré cela, ce phénomène peut avoir pour certains, et selon une partie des gens interrogés, un effet négatif, surtout chez les personnes fragiles et pas suffisamment mûres sur le plan intellectuel ou politique et qui manquent d’expérience dans le domaine de l’information, ce qui fait d’eux quelque part, des victimes de cette évolution technologique qu’ils subissent et qu’ils se voient contraints d’accepter et d’applaudir sans trop en comprendre les tenants et les aboutissants.