1.2.3.3 L’imagination

Les enfants autistes présentent une absence frappante de faire-semblant spontané ou de jeu symbolique (Wulff, 1985). Ainsi, alors qu’un enfant à développement typique fera semblant que son bloc de construction est une voiture et le conduira, le garera ou lui fera faire un accident joyeusement, un enfant autiste (même avec un âge mental supérieur) se contentera de le mordiller, de le lancer ou de le faire tourner. Les jeux de faire-semblant sont remplacés par les activités répétitives chez les enfants autistes et elles peuvent devenir obsessionnelles : l’enfant aligne ses petites voitures dans un certain ordre et ne tolère aucune variation. Chez l’adulte, ce manque d’imagination peut se présenter de différentes manières. Les adultes souffrant d’autisme, même ceux avec un QI élevé, s’intéressent peu aux fictions comme les séries télévisées, les romans ou les films. En général, ils préfèrent les faits et le jeu fonctionnel obsessionnel de l’enfant autiste se transforme en intérêt obsessionnel pour les horaires de train, les dates d’anniversaire ou les itinéraires de bus, etc. La bizarrerie de ces intérêts ne dépend pas de leur contenu, mais de leur nature restreinte et étroite. Ainsi, par exemple, l’adulte autiste s’intéressant aux différents types de carottes et ayant appris toutes leurs caractéristiques n’aime pas forcément manger des carottes et ne s’intéresse pas forcément à leur culture.