1.3.1.2.1 Autisme et ID

Les enfants autistes peuvent-ils comprendre les états mentaux volitionnels ? Les études menées laissent penser que oui, donc ID serait intact chez les personnes autistes. Les enfants souffrant d’autisme utilisent le mot veut dans leurs discours spontanés (Tager-Flusberg 1989, 1993) et dans la description de saynètes impliquant des agents (Baron-Cohen, Leslie & Frith, 1986). Ils sont capables de distinguer l’animé (Baron-Cohen, 1991a), notion proche de celle d’agentivité qui est la catégorie de base repérée par ID. Enfin, ils sont aussi capables de relier un but avec une émotion, c’est-à-dire qu’ils comprennent que quelqu’un ressente de la joie lorsqu’il a obtenu ce qu’il voulait, et inversement, qu’il soit triste si il ne l’a pas obtenu (Baron-Cohen, 1991b, Phillips, 1993 ; Tan & Harris, 1991). Ces différentes études laissent penser que le mécanisme d’ID fonctionne normalement. En revanche, cela ne signifie pas que les autistes comprennent toutes les subtilités du désir ou l’état mental plus complexe d’intention. Phillips (1993) postule que ce dernier est lié à un état mental épistémique comme la croyance.