1.3.4.1.1 Neurones miroirs et parole

Rizzolatti et Arbib (1998) ont suggéré que la partie du cerveau des singes qui contient des neurones miroirs pour les actions manuelles aurait évolué pour favoriser la parole humaine. De plus, si les neurones miroirs effectuent le même processus de représentation dans la condition auditive que dans la condition visuelle, alors ils ont peut-être une importance pour la relation entre les mots et les locuteurs notamment à travers les pronoms personnels (Williams et al., 2001). Si cela s’avèrait vrai, le système des neurones miroirs pourrait aussi fournir les fondations ontogénétiques cruciales pour le développement des aspects pragmatiques et d’autres aspects complexes du langage. En revanche, il n’y a pas que les aspects pragmatiques qui dépendent des neurones miroirs. Ils auraient aussi une influence sur la structure phonétique qui favoriserait la théorie motrice de la perception de la parole. Ainsi, cette théorie suggère que nous entendons les sons relativement à la façon dont nous les prononçons (Liberman & al, 1967 ; Liberman & Whalen, 2000). Si les neurones miroirs sont un lien important entre la production et la perception de la parole – entre l’émetteur et le destinataire (Rizzolatti & Arbib, 1998) – alors un système de neurones miroirs intact jouerait un rôle important pour les autres domaines du développement langagier.