1.3.4.1.3 Neurones miroirs et phénomènes intersubjectifs basiques : contagion émotionnelle et attention partagée.

Il n’y a pas de raison apparente pour que le système de neurones miroirs ne s’adresse pas à un large éventail d’actions et aux états mentaux qu’ils connotent. Par exemple, si les états émotionnels sont liés à certaines expressions faciales, l’observation de ces expressions faciales résulte de l’activité miroir pré-motrice (mais partiellement inhibée) de l’observateur et de la correspondance « rétrodite » des états émotionnels. Un tel processus expliquerait le phénomène de contagion émotionnelle – les personnes utilisent automatiquement les postures et les humeurs des autres (Hatfield & al, 1994).

Comme nous l’avons dit plus haut, l’attention partagée est un des précurseurs de la théorie de l’esprit. Ainsi les déficits de la théorie de l’esprit apparaissent tôt dans le développement de l’enfant. Williams & al (2001) notent que la capacité d’identifier l’attention d’autrui, et la capacité de considérer l’attention de quelqu’un d’autre comme sa propre attention est un cas de « se mettre dans les chaussures de ». Ainsi les neurones miroirs pourraient jouer un rôle dans la capacité de se refléter le point d’intérêt de l’autre lors d’une situation d’attention partagée.