2.1 Le modèle du code

2.1.1 Définition du modèle du code

Traditionnellement, on a considéré le langage humain comme un code. Cette approche de la communication humaine a reçu une formalisation mathématique dans ce que l’on a appelé la théorie de la communicaton. Cette théorie, développée à la fin des années quarante par deux ingénieurs spécialistes des télécommunications, Shannon et Weaver (1949), considère la communication comme un pur processus d’encodage et de décodage d’un message. Un code associe un message à des signaux. Ces signaux doivent être transmis entre deux entités – qu’il s’agissent de machines ou d’organismes. Le message est une représentation interne de l’entité source (émettrice du message) et le signal est une modification de l’environnement créée par l’une des deux entités et détectée par l’autre.

La figure suivante tirée des travaux de Shannon et Weaver, illustre la façon dont, selon eux, le processus de communication fonctionne :

Figure 6: Le modèle du code
Figure 6: Le modèle du code

Cette figure illustre la façon dont un message est transmis entre deux dispositifs via les processus de communication. De la problématique des télécommunications dont il est issu, il a été étendu à la communication linguistique dans son ensemble : un locuteur (la source) veut transmettre un message à un auditeur (la destination). Nous avons dit plus haut qu’un message était une représentation interne, comme, par exemple, une pensée. Ainsi un locuteur qui veut transmettre une de ses pensées (message) à un auditeur, encode cette pensée via un code (la langue dans laquelle s’effectue la communication) et la transforme ainsi en signal acoustique. Ce message acoustique se transmet par l’air (canal) et peut être perturbé par du « bruit » dans le canal, qui constituerait la seule source possible de malentendus dans la communication humaine. Le signal acoustique transmis est décodé par le système linguistique de l’auditeur, qui accède alors à la pensée du locuteur.