4.6.1 Protocole

Nous avons donc décidé d’évaluer le niveau d’attention conjointe des enfants de notre étude en nous limitant, pour des raisons pratiques, à ceux dont la prise en charge est faite à Lyon lors de notre troisième année d’étude (2007-2008). Il s’agit ici d’une évaluation ponctuelle (réalisée au milieu de la troisième année de notre étude longitudinale) et non d’une étude développementale (par contraste avec celles de Brunel & Leicher, 2008 et de Corkum & Moore, 1995). Nous avons donc regardé si les enfants étaient capables de détecter la zone d’intérêt de l’expérimentateur. La phase d’expérimentation se déroule comme suit. L’enfant est assis à une table face à l’expérimentateur. Deux objets inertes (contrairement aux études précédemment citées qui utilisaient des jouets télécommandés) sont disposés de part et d’autre de l’enfant, à distance, pour que l’enfant ne puisse pas les attraper. L’expérimentateur s’intéresse à un objet situé soit à sa droite soit à sa gauche et tente de le faire remarquer à l’enfant avec un nombre d’indices diminuant au cours des essais. Nous avons ainsi défini six niveaux de difficulté différents (du plus explicite au moins explicite) :

Niveau 1 : Regard + mouvement de la tête + mouvement du corps + pointage + verbalisation

Niveau 2 : Regard + mouvement de la tête + mouvement du corps + pointage

Niveau 3 : Regard + mouvement de la tête + mouvement du corps + verbalisation

Niveau 4 : Regard + mouvement de la tête + mouvement du corps

Niveau 5 : Regard + mouvement de la tête

Niveau 6 : Regard

Les enfants normaux sont capables dès 1 an de passer avec succès ce test, y compris jusqu’au niveau le plus difficile (niveau 6).

Nous avons varié l’alternance des directions (droite ou gauche) afin que l’enfant ne détecte pas une quelconque séquence prévisible. Le type d’alternance a été le même pour chaque enfant.