Matthieu (passé d’une MLU de 1,60 à une MLU de 2,39) produit à peu près autant de verbes, de noms et de mots grammaticaux et il a une répartition très différente de celle des DT lors de sa dernière session : verbes ≈ 20% (vs. 30% chez les DT) ; noms 30% (vs. 10%), mots grammaticaux ≈ 45% (vs. ≈ 60%). De même, les courbes sont loin d’être aussi claires que chez les DT. On remarquera cependant que son pourcentage de mots grammaticaux est relativement élevé et que son pourcentage de verbes atteint 20% : c’est donc surtout par le fort pourcentage de noms qu’il se distingue.
Charlotte (dont la MLU est restée stable à 1,4) produisait beaucoup de noms au début de l’étude. Elle diminue quasiment de moitié sa proportion de noms au cours de l’année. L’évolution de la proportion des verbes est assez chaotique, elle augmente fortement lors de la session 6 et redescend à son niveau initial dès la huitième session. Enfin, Charlotte produit assez peu de mots grammaticaux. Ils ne représentent jamais la plus grande proportion de ce qu’elle produit. Cependant, c’est la seule catégorie lexico-syntaxique qui augmente de façon uniforme.
Félix (qui passe de MLU = 1,9 à MLU = 3) diminue légèrement sa proportion de noms. En effet, elle passe d’environ 25% à 15% en l’espace de trois ans. Cette baisse est, de plus, régulière. La proportion des verbes est restée stable sur l’ensemble des trois ans, malgré une baisse au milieu de l’étude. Enfin, la proportion de mots grammaticaux augmente fortement et de façon continue. Elle atteint à la fin environ 50% des productions de Félix. On a donc à la fin de l’étude : ≈ 40% de verbes (vs. 30% chez les DT), ≈ 15% de noms (vs. 10% chez les DT) et 50% de mots grammaticaux (vs. ≈ 60% chez les DT). L’écart existe, mais il est donc restreint.
La proportion de verbes que produit l’enfant DT augmente fortement au cours des sessions au détriment de sa proportion de noms. En revanche, la proportion de mots grammaticaux est très élevée (autour de 60%) et reste stable au cours des six sessions. Ainsi Félix n’a pas encore rattrapé le niveau des mots grammaticaux de l’enfant DT, mais son profil ressemble à celui de l’enfant DT. Matthieu et Charlotte, en revanche, ne présentent pas du tout le même profil que l’enfant DT.