7.3.3.2 Pré et post-test ; l’ECSP

L’objectif de cette étude est de montrer que les capacités d’attention conjointe peuvent être apprises ou tout du moins entraînées chez de jeunes enfants atteints du syndrome autistique. Or pour montrer l’évolution des capacités d’attention conjointe, il était nécessaire d’avoir un test capable de comparer le niveau initial d’attention conjointe au niveau obtenu après les quelques mois d’une prise en charge spécifique à l’attention conjointe. L’Evaluation de la Communication Sociale Précoce (ECSP) de Guidetti et Tourette (2001) semble le test le plus approprié pour l’étude. Ce test a été conçu pour évaluer la communication précoce chez des enfants à développement typique âgés de 3 à 30 mois ou encore chez des enfants autistes. Il évalue trois types de capacités socio-communicatives : l’interaction précoce, l’attention conjointe et la régulation des comportements. Chacune de ces catégories est évaluée selon trois habilités distinctes : la réponse, l’initiation et le maintien, observées dans vingt-trois situations différentes comme regarder un livre, interagir avec un jouet etc. L’ECSP permet une analyse en termes de structure developpementale. Il définit cinq niveaux de développement : niveau simple, niveau complexe, niveau conventionnel gestuel, niveau conventionnel verbal et niveau symbolique. Ce test comprend cent huit items qui répondent chacun à un niveau précis, permettant ainsi une étude des performances en termes de niveaux (optimal, moyen, médian) pour chacune des échelles. De plus, les scores obtenus, c’est-à-dire le nombre de réussite, aux items permettent de calculer des âges de développement. Dans le cadre de cette étude, seule l’échelle d’attention conjointe est intéressante en tant que pré et post-test des expérimentations. De plus, l’ECSP est une expérimentation déjà longue auprès des enfants à développement typique (environ 40 minutes), or les enfants autistes ont des capacités d’attention et de concentration beaucoup moins importantes. Il était donc plus judicieux de ne tester que l’échelle d’attention conjointe.

Laure et Simon ont été évalués à travers 42 items dans 11 situations différentes. Ainsi, les étudiantes en orthophonie ont pu déterminer par chacun d’eux un âge de développement de l’attention conjointe et les niveaux moyen et optimal en début et en fin de prise en charge.