1.2.4.2. L’épistémologie pragmatique : la signification est fondée par l’usage

Le pragmatisme désigne une épistémologie selon laquelle la connaissance est fondée par l’usage qui peut en être fait.

Le terme de "pragmatisme" vient du grec pragmata, action. Cette épistémologie provient des travaux de Charles Sanders Pierce et est également associée à William James et John Dewey. Pour James, le vrai absolument objectif n'existe pas, car on ne peut séparer une idée de ses conditions humaines de production. La vérité, qu'elle soit scientifique ou naïve, est nécessairement choisie en fonctions d'intérêts subjectifs. On associe également Wittgenstein à la philosophie pragmatique plus particulièrement dans le cadre de la philosophie du langage, avec sa formule "meaning is use". Pour Wittgenstein , la signification d’un énoncé pour un "sujet connaissant" correspond à l’usage qu'il peut faire de cet énoncé.

Pour autant, cette théorie ne réduit pas le vrai à l'utile, contrairement à ce que ses détracteurs lui reprochaient. En effet, cette théorie conserve d'une part une idée d'accord avec le réel, "accord" défini comme vérification et non comme correspondance terme à terme ; d'autre part, une idée de cohérence interne avec l'ensemble des vérités déjà adoptées.

Cette théorie peut s’appliquer à notre travail à deux niveaux. D’une part, par rapport à la pratique de l’ergonomie, pour expliquer qu’un ergonome comprendra un énoncé descriptif de l'activité en vertu de ses objectifs d'ergonome. Et d’autre part, par rapport à la pratique de la conduite automobile, pour expliquer que les symboles qui participent à cet énoncé descriptif, prennent sens dans le contexte de cette pratique même.