2.2.2. Le cerveau comme système de traitement de l’information

Une fois introduit le concept de représentations, se pose la question de comment les représenter . Pour cela, la psychologie cognitive se fonde sur le concept d'information.

Ce concept apparaît pourtant très difficile à définir. On trouve dans le dictionnaire philosophique de Lalande une définition classique : « une information est un élément de connaissance apporté par un message qui en est le support et dont elle constitue la signification. » Cette définition officielle s'écarte malheureusement d'une définition d'usage qui voudrait que les ordinateurs soient capables de traiter de l'information. Or les ordinateurs ne traitent certainement pas la signification, mais uniquement le message.

Cette confusion renvoie à la question de savoir pour quel "sujet connaissant" l'information est signifiante. Elle oblige les psychologues à distinguer deux niveaux de description : le niveau symbolique et le niveau sub-symbolique. Le niveau symbolique décrit les aspects de la cognition qui concernent le traitement d'informations signifiantes pour le sujet lui-même. Le niveau sub-symbolique décrit la cognition comme une transformation d'information effectuée par le cerveau, et non perçue par le sujet, si ce n'est à travers une émergence au niveau symbolique. L'information traitée au niveau sub-symbolique est information pour l'ergonome ou le neurologue qui tente d'en modéliser les mécanismes. Mais ces deux niveaux, symbolique et sub-symbolique sont étroitement imbriqués puisque le premier est globalement expliqué comme un phénomène émergent du second. Si on peut affirmer que l'esprit humain est un système de traitement de l'information, au sens de traitement de la signification, on ne sait en revanche pas (encore ?) le réduire à un système de traitement de l'information au sens informatique de ce terme, c'est-à-dire à un système de traitement de message.

La psychologie cognitive se définit finalement comme l’étude générale des processus de traitement de l’information qui interviennent dans les conduites humaines, qu'ils soient symboliques ou sub-symboliques. Nous nous intéressons ici à ce qu'elle peut apporter pour permettre à un ergonome d'expliquer les activités dynamiques d'un opérateur.