2.2.8. Conclusion sur l’apport de la psychologie cognitive

La psychologie cognitive nous propose différentes notions pour expliquer le comportement d'un opérateur avec le paradigme du traitement de l'information. Nous avons présenté les modèles structuraux de la mémoire humaine, conçue comme le contenant de ces informations, tout en insistant sur son rôle actif pour leur acquisition et leur sélection. Nous avons introduit la notion de représentation mentale et l'usage que nous pouvons en faire dans le cas des activités dynamiques, en particulier avec les notions de "représentation pour l'action" et de "schéma". Nous avons présenté la notion de "conscience de la situation" qui nous apporte un cadre pour décrire l'ensemble des informations dont un opérateur tient compte, plus ou moins explicitement, pour contrôler son activité dans une situation donnée.

Ces notions de psychologie cognitive nous contraignent à prendre en compte différents niveaux de contrôle de l'activité. En effet, le postulat initial d’expliquer les comportements par les états et processus mentaux du sujet parait clair pour les comportements qui résultent de réflexions et de raisonnements symboliques. En revanche, il devient plus difficile à appréhender quand on aborde l’analyse d’une activité dans laquelle le sujet est physiquement engagé. Dans ce cas, son expérience subjective "accompagne" ses actions et peut être autant vue comme une cause que comme une conséquence de l’activité. Ces différents niveaux de contrôle mis en œuvre par l'opérateur s'échelonnent entre des comportements réalisés de manière automatique et non consciente et des choix réalisés de manière explicite, raisonnée et volontaire. Dans les activités dynamiques, ces mécanismes interagissent de manière complexe dans une forme de continuum.