4.5. Conclusion : problématique en ingénierie des connaissances

Cet état de l'art nous apporte des pistes pour mettre en place un dispositif d'analyse des traces d'activités qui réponde à nos attentes formulées au paragraphe 3. Il montre qu'il ne s'agit pas seulement d'une problématique de réalisation d'un système informatique mais aussi d'une problématique de conception de son usage. En effet, ce n'est pas le système par lui-même qui découvrira des connaissances, mais ces connaissances seront découvertes par un ergonome en interaction avec le système. Il s'agit donc bien d'une problématique en ingénierie des connaissances et pas seulement en informatique. De plus, il s'agit bien d'une démarche de recherche puisqu'il s'agit de découvrir des nouvelles façons de mettre en œuvre une ingénierie des connaissances pour répondre à ces nouveaux objectifs. Nous pouvons résumer ce double objectif de réalisation d'un système et de définition de son usage par l'expression englobante de "mise au point". Cela nous permet d'exprimer notre problématique en ingénierie des connaissances ainsi :

Mettre au point un système de découverte de connaissances
à partir de traces d'activité

Cette mise au point implique la prise en compte de l'utilisateur du système qu'est l'ergonome. Nous rejoignons donc ici une problématique en psychologie cognitive qui est de savoir comment un être humain peut construire des connaissances. Nous insistons sur la nécessité de "garder l’homme dans la boucle" du processus d’exploitation des traces. L’expertise de l’ergonome est indispensable pour orienter les éventuels calculs mathématiques et statistiques qui peuvent être faits. Notre objet n'est pas de proposer de nouvelles méthodes statistiques d’analyse de données, mais de nous centrer sur la façon dont de telles méthodes peuvent être utilisées au sein d'un système de découverte de connaissances.

Notre état de l’art nous a conduits à définir la notion de trace sous l’angle de son formalisme informatique : un graphe expliqué par une ontologie. Il nous amène à implémenter une gestion de niveaux successifs d’abstraction qui permette à l’ergonome de transformer progressivement cette trace. L'ergonome doit pouvoir, à chaque niveau d’abstraction, s’assurer du fait que la trace répond à ses attentes, en termes de pouvoir explicatif. De cette façon, il pourra atteindre un niveau d'abstraction qui correspondra au niveau qui l'intéresse, dans notre cas le niveau des schémas tactiques de conduite. Enfin notre recherche d'outils informatiques disponibles nous oriente sur les choix techniques : choix du logiciel Protégé comme éditeur d’ontologie, choix de RDF pour la formalisation des traces, Sparql et XSLT pour leur transformation, SVG pour leur visualisation.