6.1.7.2. Evaluation par formulaire d'évaluation subjective

Les situations d'intérêt étaient évaluées avec le formulaire présenté à la Figure 71.

Figure 71 : Formulaire d'évaluation subjective

L'expérimentateur expliquait au participant qu'il devrait évaluer des situations intéressantes avec ce formulaire. Une séquence intéressante est une courte séquence de quelques secondes qui forme un tout homogène. Il lui expliquait qu'il devrait placer lui-même le curseur à l'aide de la souris sur une échelle allant de "pas du tout" à "maximum". Les différents critères étaient expliqués ainsi : Cette situation vous a-t-elle parue difficile ? Critique ? Dangereuse ? Prévisible ? Pensez-vous l'avoir bien maîtrisée ? Avez-vous été stressé ? Vous sentez-vous responsable de ce qui s'est passé ? Avez-vous été surpris ? Avez-vous eu peur ? Pensez-vous avoir commis une erreur ? Y a-t-il eu une rupture dans la situation, c'est-à-dire : contestez-vous que cette séquence forme un tout et considérez-vous plutôt qu'il s'agit d'un passage entre deux situations ? Evaluez votre performance. Enfin un champ de saisie permettait des annotations libres.

Après ces explications les séquences d'intérêt étaient revues une à une. L'expérimentateur positionnait la vidéo sur la situation d'intérêt et la rejouait autant de fois que nécessaire pour que le sujet puisse se la remémorer. L'expérimentateur saisissait le time code de la séquence, le sujet remplissait le formulaire et le sauvegardait. Ces données étaient ensuite incluses dans les traces pour une analyse ultérieure. La position du curseur était enregistrée sous forme d'une valeur comprise entre 0 et 100. Elles étaient automatiquement remises au milieu de l'échelle entre chaque saisie.

L'expérimentateur avait la possibilité de consulter la trace collectée avec Excel afin d'accéder à des informations qui n'étaient pas visibles à la vidéo, telles que les actions sur les pédales. Ces informations, confrontées avec les déclarations du sujet permettaient d'avoir une indication de son niveau de prise de conscience de ses actes. La liste des informations ainsi collectées est donnée en 3. Par exemple, une des situations étudiées était un virage avec une rupture de courbe qui obligeait le sujet à réduire sa vitesse en milieu de virage. L'expérimentateur demandait au sujet s'il pensait avoir freiné ou non, et notait sa réponse. Il arrivait fréquemment que le sujet déclare qu'il ne pensait pas avoir freiné alors qu'en réalité il avait freiné.

De plus les sujets étaient interrogés sur leur « schémas de conduite » pour les changements de voie. C'est-à-dire qu’on leur demande d’expliciter la suite d’action qu’ils réalisent quand ils voulaient effectuer un changement de voie. Nous pouvons ensuite rechercher dans les données la concordance avec leurs actions réelles.