6.2.1.4. La validation de la trace collectée

La trace collectée présentée au paragraphe précédent est le fruit d'un processus évolutif d'essai/validation. Le but recherché est que la trace nous permette de comprendre l'activité sous l'angle de notre problématique de recherche, c'est-à-dire d'un point de vue cognitif. Pour cela nous sommes partis des méthodes d'analyse telles qu'elles étaient pratiquées au Lescot avant nous. La Figure 73 présente une telle analyse effectuée à partir des courbes des données collectées. Cet exemple d'analyse illustre comment une situation peut être expliquée en terme d'erreur de conscience de la situation du conducteur. Le sujet arrive sur un véhicule lent et croit que celui-ci va démarrer. Mais il prend brusquement conscience que ce dernier ne démarre pas et il est obligé de donner un fort coup de frein pour éviter la collision. Cette explication est confirmée par une interview avec le conducteur qui déclare, de plus, avoir eu peur de la collision.

Figure 73 : Analyse d'une séquence d'erreur de CS

En faisant cette analyse, l'ergonome reconnaît visuellement les points d'intérêt dans les courbes. L'objectif de notre paramétrage est d'identifier automatiquement ces points ; ou tout au moins des points qui s'en approchent le plus possible.

Pour cela nous avons développé l'outil de validation présenté à la Figure 74 qui permet d'afficher conjointement la vidéo, les courbes et la trace. Cet outil est une extension de l'outil TD développé par les ingénieurs de l'équipe technique du Lescot. Lorsque la vidéo est pilotée grâce aux boutons de contrôle, le curseur rouge se déplace au dessus des courbes, et la trace est automatiquement décalée ("scrollée") dans Excel de telle sorte que la ligne sélectionnée corresponde toujours au time code courant de la vidéo ; sur la figure : le time code 2698.27s = 44 min, 58 s, 6 image.

Figure 74 : Outil de validation de la trace collectée

Cette figure montre que les points d'intérêt des courbes ont été retrouvés dans la trace : le maximum de vitesse à 63.82 km/h. Le relâchement "doux" de la pédale d'accélérateur avec une dérivée de -11.85 %/s. Le début d'action sur la pédale de frein. Un début de débrayage. Le premier maximum de frein à 50.96%.