Section 6. Les temps de la thèse

Cette thèse s’articule en trois parties. Il n’est en effet pas possible d’étudier l’exclusion bancaire d’un bloc. Il est nécessaire d’en déplier les différentes dimensions (la relation bancaire, ses difficultés et leurs conséquences) afin d’en voir les multiples facettes et surtout d’en comprendre la nature. Pour cela, nous procédons à rebours.

La première partie se consacre à ce qu’il se passe en aval des difficultés bancaires, autrement dit à leurs conséquences. L’objectif est de comprendre les enjeux et contraintes de la relation bancaire pour les clients en s’intéressant notamment aux évolutions du cadre institutionnel qui les explique. La spécificité des produits bancaires mise au jour, c’est la question des difficultés bancaires qui se pose. Il est alors nécessaire d’interroger les règles et normes fixées par l’autre partie de la relation : le prestataire. En se plaçant en amont des difficultés, la deuxième partie de la thèse donne à voir comment se structure la prestation en raison des contraintes qui pèsent sur les établissements de crédit et leurs salariés. Il est alors possible au cours de la troisième partie d’opérer la confrontation entre les besoins et contraintes spécifiques des clients d’un côté et ceux des établissements de crédit de l’autre. En appliquant notre grille de lecture de l’exclusion bancaire élaborée au cours des deux parties précédentes, cette dernière partie doit révéler les causes de blocages sources d’exclusion bancaire et ouvrir des voies de réponse.

Il nous faut préciser ici que notre volonté d’étudier les tenants et aboutissants de la relation bancaire pour les deux types de protagoniste a compromis la réalisation de ce qu’il est d’usage de faire dans une thèse : une première partie consistant en une revue de la littérature faisant l’état des lieux des connaissances sur le sujet, suivie de parties présentant les apports de notre propre recherche. Dans notre cas, il s’est avéré beaucoup plus pertinent de la scinder en deux revues de la littérature distinctes qui introduisent les deux premières parties de la thèse.

La première revue de la littérature s’appuie ainsi essentiellement – outre ceux sur l’exclusion bancaire – sur les travaux portant sur la monnaie comme institution sociale alors que la seconde recourt principalement aux travaux portant sur l’incertitude propre aux relations de crédit. Cette fragmentation permet de garder la cohérence des travaux mobilisés (en dépit des ambitions parfois affichées, nous n’en avons pas rencontrés qui donnent la même place dans leur analyse aux deux parties de la relation bancaire et ne se situent pas principalement d’un côté ou de l’autre). Elle permet également d’accroître celle de notre analyse et de proposer des outils conceptuels plus appropriés lorsque que cela a été nécessaire.