§1. Du milieu du XIXe siècle à 1950 : les fondations

Si le XIXe siècle est marqué par l’une des formes de financiarisation, c’est principalement par la première : la monétarisation. Comme en témoignent les romans de Zola ou la parution en 1900 de Philosophie de l’argent de Simmel (1999), l’argent se diffuse progressivement au sein de la société, diffusion qui s’accélère significativement avec le développement de la révolution industrielle et du salariat au cours de la seconde moitié de ce siècle.

En revanche, la diffusion des comptes bancaires et autres moyens scripturaux de paiement (forme 2) reste confidentielle en dépit de l’apparition de l’ancêtre des mandats postaux en 1817. Au début du XIXe, parmi les particuliers, seules l’aristocratie et la grande bourgeoisie s’adressent à des établissements bancaires, les maisons de « Haute Banque » (Bonin, 1992), et principalement pour des opérations de placements financiers. Néanmoins, cette époque est tout de même le temps des balbutiements du développement du crédit et de l’épargne populaire (forme 3).