Section 4. L’exclusion bancaire : nouvelle forme de pauvreté par la financiarisation ?

La grille de lecture des capabilités a permis de mettre en lumière les mécanismes par lesquels les difficultés bancaires produisent leurs conséquences et participent ainsi au processus d’exclusion sociale. Les exemples mobilisés et l’analyse de la dimension subjective de ces conséquences ont donné à voir comment le processus d’exclusion bancaire s’intègre aux parcours individuels. Toutefois, il est essentiel de ne pas perdre de vue la dimension collective et verticale de ce phénomène pour comprendre en quoi il constitue un phénomène social.

Cela implique de saisir en quoi les établissements bancaires ont progressivement acquis une place centrale dans le mode de régulation des sociétés leur permettant d’influer sur sa dimension hiérarchique. La logique qui les anime prend alors une importance déterminante (§1). S’ils peuvent jouer un rôle positif, compte tenu de notre objet d’étude ce sont sur leurs effets négatifs que nous nous centrerons notamment au travers de leur rôle potentiel de contrôle social et d’aggravation des inégalités (§2). Enfin, dans le but de mettre en perspective les observations réalisées à partir de la situation française, nous intégrerons certains enseignements de la situation des États-Unis où la régulation du secteur bancaire selon la logique marchande est plus poussée (§3).