Section 2. L’économie bancaire et la voie unique de la calculabilité

L’existence d’asymétries d’information met en échec l’ajustement du marché du crédit. Les risques de sélection adverse et d’aléa moral analysés par Stiglitz et Weiss (1981) supposent que des mécanismes alternatifs ou complémentaires à l’ajustement par les prix soient mis en œuvre pour permettre aux échanges de se réaliser.

Une première génération de modèles tentent de résoudre les difficultés posées par les asymétries d’informationex ante par le recours à des mécanismes de signalement mis en place par les emprunteurs ou les prêteurs, et celles ex post, par des mécanismes d’incitation afin que les emprunteurs adoptent un comportement favorable aux prêteurs (§1). La deuxième génération de modèles améliore les précédents en inscrivant les relations de crédit dans la durée. L’efficacité des dispositifs de discrimination et d’incitation est ainsi accrue grâce au surplus d’information obtenu par le prêteur. Cependant, ces modèles reposent sur des hypothèses extrêmement fortes rendant peu satisfaisante leur lecture de la relation de crédit (§2). Enfin, une troisième génération de modèles apporte un éclairage nouveau sur la relation de crédit en introduisant des mécanismes de réduction du risque extérieurs à la relation marchande : la hiérarchie pour l’analyse néo-institutionnelle de Williamson, et la réputation dans le cadre des contrats implicites (§3).